- ride
- (ri-d') s. f.1° Pli du front, du visage, et des mains, et qui est ordinairement l'effet de l'âge.• Je sais que les ans lui mettront Comme à toi les rides au front, MALH. IV, 16.• Ses rides sur son front ont gravé ses exploits, CORN. Cid, I, 1.• Je faiblis, ou du moins ils se le persuadent ; Pour bien écrire encor, j'ai trop longtemps écrit, Et les rides du front passent jusqu'à l'esprit, CORN. Au roi, sur Cinna, Pompée, etc..• Le Dauphin [duc de Bourgogne] devint grave sans rides, et en même temps gai et aisé, SAINT-SIMON 302, 191.• La peau peut toujours s'étendre tant que le volume du corps augmente ; mais, lorsqu'il vient à diminuer, elle n'a pas tant de ressort qu'il faudrait pour se rétablir en entier dans son premier état ; il reste alors des rides et des plis qui ne s'effacent plus, BUFF. Hist. nat. hom. Oeuv. t. IV, p. 350.• Si l'on examine bien le visage d'un homme de vingt-cinq ou trente ans, on pourra déjà y découvrir l'origine de toutes les rides qu'il aura dans sa vieillesse, BUFF. ib..• Il n'était point flétri par les rides de l'âge, M. J. CHÉN. Oedipe roi, III, 4.• Lorsque les yeux chercheront sous vos rides Les traits charmants qui m'auront inspiré, BÉRANG. Bonne vieille..• En rides sur mon front mes jours se sont écrits, LAMART. Harm. IV, 8.• Oui, je suis jeune encore ; et, quoique sur mon front, Où tant de passions et d'oeuvres germeront, Une ride de plus chaque jour soit tracée...., V. HUGO F. d'aut. XL..Fig.• L'âme ne peut être présentée à Dieu qu'elle ne soit sans tache et sans ride, BOSSUET Var. XV.2° Il se dit des sillons ou plis d'une membrane ou d'une expansion quelconque.Terme de botanique. Nom donné à des enfoncements plus ou moins allongés, irréguliers et peu profonds.Stries irrégulières sur la robe d'une coquille.3° Fig. et poétiquement, le froncement que le vent fait naître sur la surface de l'eau.• Les petites nuances se perdent dans de grands tableaux, comme de légères rides sur la face de l'océan, CHATEAUB. Génie, III, III, 4.• [Le soir] La mer roule à ses bords la nuit dans chaque ride, Et tout ce qui chantait semble à présent gémir, LAMART. Harm. II, 6.4° Terme de géologie. Grand pli qu'offrent les terrains.• Pour comprendre à quel point on ignorait la structure véritable des massifs et des rides de soulèvement qui constituent le relief de la croûte terrestre...., LAVELEYE Rev. des Deux-Mondes, 15 juin 1865, p. 826.• La région des hauts plateaux peut être considérée, dans la province d'Alger, comme un vaste plan coupé par des rides montagneuses régulières, MARÈS Acad. des sc. Comptes rendus, t. LX, p. 1039.5° Au plur. Terme de chasse. Marques aux traces du sanglier, entre le talon et les gardes.XVIe s.• J'ay honte que desjà ma peau descoulourée Se voit par mes ennuis de rides labourée, LA BOÉTIE 520.• Elle [la vieillesse] nous attache encore plus de rides en l'esprit qu'au visage, CHARRON Sagesse, I, 36.Voy. rider 1.————————ride 2.(ri-d') s. f.Terme de marine. Cordage d'un petit diamètre qui sert à en roidir un plus gros, au moyen de poulies, de moques ou de caps de mouton.Voy. rider 2.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRERIDE. - HIST. XVIe s. Ajoutez :• Afin qu'il [Christ] rendist à soy l'Eglise glorieuse n'ayant quelque tache ou ride, Eph. V, 27, Nouv. Test. éd. Lefebvre d'Etaples, Paris, 1525.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.