- rescription
- (rè-skri-ption ; en vers, de quatre syllabes) s. f.1° Synonyme de l'effet de commerce nommé mandat. Porteur d'une rescription sur le receveur des impositions.• Sans vous, monsieur, ma rescription n'eût jamais persuadé mon partisan ; elle eût été rejetée, et il serait encore inexorable, BALZ. liv. VIII, lett. 24.2° Sorte d'actions ou obligations financières.• En achetant sur la place des billets des fermes, des actions de la compagnie des Indes, des rescriptions, des billets du Canada, VOLT. Dict. phil. Intérêt..• M. de la Borde qui avait eu la bonté de placer en rescriptions toute la fortune dont je pouvais disposer, VOLT. Lett. Tabareau, 3 mars 1770.• Les anticipations sont une disposition des revenus de Votre Majesté, faite à l'avance par la négociation de rescriptions ou d'assignations à un terme plus ou moins long, NECKER Compte rendu au roi, janv. 1781, p. 20.3° Billet d'Etat substitué, en 1795, aux billets nommés assignats.XIIIe s.• Par toutes teles rescritions porroit estre le [la] lettre faussée, et estre de nule valeur, BEAUMANOIR XXXV, 9.XIVe s.• Et bailleront [les sergents] copie de leur rescription, se il en sont requis, DU CANGE rescripsio..XVe s.• Et adonc le comte de Hainaut lui rescripvit.... que.... de ceste rescription se contenta le roi de France assez bien...., FROISS. I, I, 80.• La forme ni substance de leurs rescriptions [correspondance] ne puis-je pas savoir, FROISS. III, IV, 21.• ....que, pour quelque rescription qui faite lui fust, il ne mist personne en la dicte place, Bibl. des chartes, 4e série, t. I, p. 275.XVIe s.• Les autres [parmi les auteurs faisant des dédicaces] y emploient des gouverneurs plus soigneux de rescriptions que de rimes, D'AUB. Confess. Épître..• Le chancelier mit au bas de sa rescription : moi non consentant, D'AUB. Hist. I, 108.Lat. rescriptionem, de rescribere, de re, et scribere (voy. écrire). Dans l'ancien français, rescription veut dire action de récrire, chose récrite ou écrite après coup. Probablement à l'origine, la rescription, au sens de mandat, de billet, était quelque chose d'écrit après coup, en marge d'autre chose.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.