- baril
- (ba-ri ; l'l ne se prononce pas : un baril empli d'eau ; dites : un ba-ri empli ; au pluriel l's se lie : des ba-ri-z emplis ; dans le XVIIe siècle aussi, Chifflet recommande de ne pas prononcer l'l) s. m.1° Petite barrique. Un baril d'huile, d'anchois.2° Dans la serrurerie, petit appareil dit aussi tambour, qui fait qu'une porte se ferme.3° Baril à feu, machine de guerre, qu'on remplit de grenades et de toutes sortes de matières combustibles, pour la faire rouler dans un siége sur les travaux des assiégeants.4° Réunion de 450 feuilles de fer-blanc.L'Académie devrait écrire barril par deux r, comme elle écrit barrique, ou n'en mettre qu'une à ce dernier mot, afin de conserver les analogies, qui facilitent toujours l'orthographe.XIIe s.• Dous [deux] barilz de vin, Rois, 137.XIIIe s.• Avoec lui un baril de vin (il) Aporta, qui crut sur le Rin, Bl. et Jeh. 3838.• Nus barillier ne puet ovrer de nul fust se il n'est ses [sec] ; c'est à savoir après ce que li baris ait esté parés un mois avant que on meste la ferreure de sus, Liv. des mét. 103.• Vins en pot ou en barix, BEAUMANOIR 33.XVe s.• Vins en tonneaux et en barils...., FROISS. I, I, 278.XVIe s.• Pour ceste cause les magistrats leur enjoignirent [aux ladres] ne boire qu'en leur baril [écuelle], PARÉ XXII, 8.• Il fist renouveler l'assault de huict enseignes d'Allemans, avec force petits barils de poudre, lances, et autre artifice de feu, M. DU BELL. 584.• Des barrils bien cerclés, O. DE SERRES 237.• Lors le chou est mis dans une grande barille ou tonneau defoncé d'un bout, O. DE SERRES 846.Provenç. barril ; espagn. et portug. barril ; ital. barile ; bas-lat. barillus ; du celtique : kymri, baril ; gaél. baraille ; irland. bairile, baril ; bas-breton, baraz, baquet ; du celtique : kymri, bar, branche d'arbre (voy. barre). On a dit aussi barrot :• ayant beu le vin qu'ilz avoient porté dedans des barrots, AMYOT les Gracques, 25.; et barrau :• six barraux de vin, RONS. t. I, p. 616.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREBARIL. Ajoutez :5°• Baril de galère, nom, sur les côtes du Morbihan, d'un mollusque, muni d'une vessie de couleur bleue, servant de flotteur et de voile ; il passe pour être très venimeux, GOUEZEL les Oiseaux de mer, Nantes, 1875, p. 21.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.