- ramer
- ramer 1.(ra-mé) v. n.1° Faire effort sur une rame pour mettre en mouvement une embarcation, un navire.• Je voudrais bien savoir s'il y a quelque astrologue qui eût pu dire en me voyant dans la rue Saint-Denis, que je courrais bientôt fortune de ramer dans les galères d'Alger, VOIT. Lett. 42.• Nous n'avons guère d'exemple d'un gentilhomme condamné aux galères.... vous devez néanmoins, et c'est l'intention du roi, soulager sa peine autant qu'il se pourra, en lui donnant quelque chaîne légère ou ne le faisant point ramer, Colbert à Arnoul, 4 juill. 1670, dans JAL.• Il [un forçat] plaint par un arrêt injustement donné L'honneur en sa personne à ramer condamné, BOILEAU Sat. XI.Fig. et familièrement. Ramer, prendre bien de la peine, avoir beaucoup de fatigue.• Ce n'était pas que l'adroite princesse [Mme de Bourgogne] ne ramât contre le fil de l'eau [le froid de Monseigneur pour elle et son mari], SAINT-SIMON 294, 18.2° Terme de fauconnerie. Se dit en parlant d'un oiseau qui se sert de ses ailes comme de deux avirons.Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.XIIIe s.• Et ont [les nefs des Indes] si grans avirons, qu'il y convient à chascun quatre mariniers au ramer, MARC POL p. 535.XVIe s.• À qui les puissants rois doivent leurs grand's armées, à qui les mariniers leurs galeres ramées, BONS. 975.• Ramer il faut, s'il ne vente, LEROUX DE LINCY Prov. t. II, p. 147.Rame 2 ; provenç. et espagn. remar ; ital. remare.————————ramer 2.(ra-mé) v. a.1° Soutenir avec des rames des plantes grimpantes, et, particulièrement, des pois, des haricots. Ramer des haricots.Fig. et familièrement. Il s'y entend comme à ramer des choux, se dit de celui qui veut faire une besogne insensée, puisqu'on ne rame pas les choux.2° Se ramer, v. réfl. Être ramé. Les choux ne se rament pas.Rame 1.————————ramer 3.(ra-mé) v. a.Étendre du drap sur les rames. Ne pourront les marchands et fabricants ramer les étoffes que pour les écarrir, et de manière que leur qualité ne soit pas altérée, Lett. pat. 4 juin 1780, art. 10.Rame 1.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.