- rabat-joie
- (ra-ba-joî) s. m.Ce qui vient troubler la joie, la satisfaction où l'on était.• Les loyolites, voyant que ce miracle [opéré à Port-Royal] leur faisait ombre, ont écrit pour s'y opposer un Rabat-joie du miracle nouveau de Port-Royal, GUI PATIN Lett. t. II, p. 260.• Rabat-joie ou Observations sur ce qu'on dit être arrivé au Port-Royal au sujet de la sainte épine (par le P. Annat) ; ce seul mot de rabat-joie, dans un sujet si sérieux et si saint, a fait juger quel est l'esprit qui anime cet auteur, PASC. Réponse à un écrit, etc..• Qu'est-ce donc ? voici bien, monsieur, du rabat-joie, LA FONT. Je vous prends sans vert, sc. 14.• Pouvons-nous craindre un plus grand et un plus cruel rabat-joie, que la douleur sensible de songer à se séparer ?, SÉV. 15 août 1685.• Ç'a été [rougir facilement] le vrai rabat-joie de votre beauté et celui de ma jeunesse, SÉV. 4 janv. 1690.Familièrement. C'est un rabat-joie, se dit d'une personne triste ou ennemie de la joie des autres.Au fém. C'est une rabat-joie.XVe s.• Où est vieillesse rabat joye, CH. D'ORL. Répart. d'amour, Ball..• [La femme] Une heure brait, une autre crie ; En ce monde n'a tel tourment ; Pour ce l'appell'on rabat joye, E. DESCH Poés. mss. f° 452.XVIe s.• Nous n'avons que faire d'exaggerer leur inanité [des voluptés naturelles] ; elle se fait assez sentir et se produict assez, mercy à nostre esprit maladif, rabat joye, qui nous desgouste d'elles, comme de soy mesme, MONT. IV, 293.• L'esprit humain n'est pas seulement rabbatjoye, trouble-feste, ennemy de ses appetits, naturels et justes plaisirs, CHARRON Sagesse, I, 41.Rabattre, et joie.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.