- propager
- (pro-pa-jé. Le g prend un e devant a et o : propageant, propageons) v. a.1° Multiplier par voie de reproduction.• Assez de monde concourt à propager notre espèce, BÉRANG. Chapons..Absolument.• L'homme de nature n'a rien fait que vivre et propager, DIDER. Lett. à Mlle Voland, 2 sept. 1762.• N'a-t-on pas vu des cloportes et des salamandres aquatiques vivre et propager beaucoup dans le corps humain ?, BONNET Consid. corps org. Oeuv. t. V, p. 243, dans POUGENS..2° Fig. Répandre, étendre, faire croître. Propager la vérité, les lumières.• On n'examine guère ce qu'on croit bien savoir ; et c'est ainsi qu'après avoir propagé les erreurs, les témoignages, qui retardent l'observation, en prolongent encore la durée, RAYNAL Hist. phil. VI, 18.3° Se propager, v. réfl. Se multiplier par voie de reproduction.• On trouve en Sibérie.... des squelettes d'éléphants, d'hippopotames et de rhinocéros en assez grande quantité pour être assuré que les espèces de ces animaux, qui ne peuvent se propager aujourd'hui que dans les terres du midi, existaient et se propageaient autrefois dans les terres du nord, BUFF. Époq. nat. Oeuvr. t. XII, p. 23.Fig. Être répandu, disséminé.• Les fables qu'on croira prépareront à croire celles qu'on ne croit pas encore.... c'est par cette analogie que les mêmes erreurs se propageront, s'accommoderont de tous les climats, se transplanteront, se grefferont, pour ainsi dire, sur les tiges que chacun produit, CONDIL. Hist. anc. III, 2.4° Cheminer de proche en proche. La lumière de certaines étoiles doit mettre des milliers d'années à se propager jusqu'à nous.• Le coup électrique, qui se propage subitement et aussi loin que s'étendent les corps qui peuvent lui servir de conducteurs, BUFF. Min. t. IX, p. 41.Lat. propagare, de pro, en avant, et pagare, dérivé de pagere ou pangere, fixer, consolider (voy. page 1, s. f.). Le sens primitif de propagare est replanter ; de là, planter des rejetons et multiplier.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.