- privauté
- (pri-vô-té) s. f.Grande familiarité.• Vous comprenez bien que, par ces amies, elle [Mme de Coulanges] se trouve naturellement dans la privauté [de la Dauphine], SÉV. 419.• En entretenant avec elle des liaisons, dont la privauté pervertirait un ange, s'il avait des sens, BOURDAL. Myst. Pentecôte, t. I, p. 460.• Jeannot et Colin avaient ensemble de petites privautés dont on se ressouvient avec agrément, VOLT. Jeannot..Douces privautés, tendres privautés, caresses que se font les amants.• Garde-toi de troubler leurs douces privautés, Si tu ne veux qu'il ne punisse L'excès de tes témérités, MOL. Amph. III, 2.• Ces chefs d'accusation ne roulaient que sur de tendres privautés, HAMILT. Gramm. 8.Prendre, se permettre des privautés, prendre de grandes libertés dans ses manières.• Vous avez pris céans certaines privautés Qui ne me plaisent point, je vous le dis, ma mie, MOL. Tart. II, 2.Prendre des privautés, se dit souvent des libertés prises avec des femmes.XIIIe s.• Et doit celer les privautés [choses secrètes] que celui ou celle à qui conseill il est, li dira, Ass. de J. I, 33.XVe s.• Grand privaulté engendre vilité, COQUILL. Bal. d'Echo..• Arriere, sire chevalier, vous n'estes pas bien courtois, qui venez sur ces deux jeunes pucelles qui sont icy à leur privaulté [elles étaient dans le bain], Perceforest, t. IV, f° 125.• Plusieurs femmes d'estat dont il avait eu grant privaulté et grant accointance, COMM. III, 7.XVIe s.• Je n'aime point ce vent qui, folastre, se joue Parmy ses beaux cheveux et luy baise sa joue ; Si grande privauté ne me peut contenter, DESPORTES Diane, II, 23.• Quelques occasions qu'elles [les maîtresses] m'en ayent donné, je n'ay jamais rompu jusques au mespris et à la haine ; car telles privautez.... encores m'obligent elles à quelque bienvueillance, MONT. III, 376.Lat. fictif, privalitatem, de privalis, dérivé de privus (voy. privé 1).• Il y avait aussi priveté, Rois, p. 131.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.