- piteusement
- (pi-teû-ze-man) adv.1° De manière à exciter la pitié (sens propre qui n'est plus usité).• Le sénat.... Dont plus de la moitié piteusement étale Une indigne curée aux vautours de Pharsale, CORN. Pomp. I, 1.• On ne parle plus ici de la Pologne que fort piteusement ; on dit que tout y est perdu, GUI PATIN Lett. t. II, p. 217.2° Il ne s'emploie plus que d'une façon familière et par plaisanterie pour peindre un chagrin ridicule. Il se lamentait piteusement.• La méchante déesse Iris, Ayant donc cette forme pris, Se mit piteusement à dire Ces mots qui ne sont pas pour rire, SCARR. Virg. V.XIIe s.• Pitousement [il] recorde son duel [deuil] et son irois [colère], Sax. XVIII.XIIIe s.• Molt fu nostre sires piteusement loés et merciés par les pelerins, pour ce que il les avoit en tele maniere secorus, VILLEH. LXXXIV.• Dieu qui touz repentens piteusement [avec pitié] escoute, J. DE MEUNG Test. 2089.XVe s.• La dame lui commença à conter en pleurant moult piteusement ses douleurs [Isabelle d'Angleterre], FROISS. I, I, 13.• Chascuns qui puet [peut] y pille ou emble ; Nulz n'y craint Dieu piteusement, E. DESCH. Poésies mss. f° 336.XVIe s.• Il s'en retourna au logis plein de desespoir, et dict tout piteusement à sa femme..., MONT. II, 36.Piteuse, et le suffixe ment ; prov. piatozamen, pidosament ; espagn. piadosamente ; ital. pietosamente.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.