- piloter
- piloter 1.(pi-lo-té)1° V. n. Enfoncer des pilots pour bâtir dessus. Le transport des matières et des bois pour piloter.... Lett. etc. de Colbert, IV, 589.2° V. a. Piloter un terrain, y enfoncer des pilots.Fig.• Pour piloter et établir le premier principe et fondement de cette congrégation de la rose-croix, NAUDÉ Rosecroix, V, 2.XVe s.• Si avoit fait piloter la dite riviere de l'Escaut, afin que on n'y pust nager [naviguer], FROISS. I, I, 135.PilotSUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE1. PILOTER. Ajoutez :3° Construire sur pilotis.• En Belgique, nous sommes obligés de piloter nos filatures, et c'est un travail fort coûteux, Enquête, Traité de comm. avec l'Anglet. t. IV, p. 747.Ajoutez :XVIe s.• Tout cela est fondé et pillotisé en l'Escriture, et mesme en l'exemple de nostre Seigneur Jesus Christ, MARNIX DE SAINTE-ALDEGONDE des Differends de la religion, t. III, p. 212, éd. Quinet, 1857.————————piloter 2.(pi-lo-té) v. a.1° Terme de marine. Faire le métier de pilote ; conduire un navire au milieu des difficultés d'une navigation près de la terre.• Piloter, c'est quand ceux du pays avec de petits bateaux conduisent les vaisseaux étrangers par les bonnes routes et hors des brisants, des sables ou des rochers, LE P. RENÉ FRANÇOIS les Merveilles de nature, 1621, dans JAL..• Je m'embarquai au port de la Roche, sur une chaloupe que la Gisclaye, capitaine de vaisseau et bon homme de mer, voulut piloter lui-même, RETZ Mém. t. III, liv. IV, p. 467, dans POUGENS.2° Fig. et néologisme. Servir de guide dans le monde, dans une ville étrangère. C'est lui qui doit nous piloter.XVIe s.• Ce vieil pilote dit à son capitaine, que, s'il n'avançoit sa galere pour piloter les autres par le chemin qu'il leur monstreroit, elles estoient toutes perdues, CASTELNAU 40.• Il est dangereux cingler trop près de la rive, si on ne pilotte pour chercher si la mer y est parfonde assez ou non, PALSGRAVE p. 709.Origine controversée. On a tiré pilote du hollandais piloot, qu'on a décomposé en peilen, mesurer, et loot ou lood, plomb ; en allemand Lootse, en anglais lodesman, en danois loods, en hollandais loots, sont l'équivalent de pilote. D'un autre côté, pilote a pu tirer sa dénomination du pilot qui, fiché dans l'eau, en indique les passes, et de piloter qui signifie baliser une rivière. Cela est peu probable ; mais, si l'on remarque l'exemple de Palsgrave, où piloter signifie sonder, on admettra que pilot (c'est la forme de Robert Estienne) vient du hollandais piloot, et piloot lui-même de peilen, sonder. Il faut écarter absolument le prétendu pile signifiant navire, dont on ne trouve de trace nulle part ; il faut écarter le proreta de Ménage, grec, celui qui dirige la proue.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.