- omelette
- (o-me-lè-t') s. f.1° Oeufs battus et cuits dans la poêle avec du beurre.• Un jeune homme à saillies libertines [des Barreaux, qui avait été ami de Théophile] peut très bien, dans un cabaret, manger gras un samedi, et, pendant un orage mêlé de tonnerre, jeter le plat par la fenêtre, en disant : Voilà bien du bruit pour une omelette au lard, sans pour cela mériter l'affreuse accusation d'athéisme, VOLT. Mél. litt. Lettres à S. A. S. VII.• Après ce premier plat, il [le curé] attaqua l'omelette qui était ronde, ventrue et cuite à point, BRILLAT-SAVARIN l'Omelette du curé..D'omelette, couleur d'une omelette.• M. de Grignan en robe de chambre d'omelette...., SÉV. 20 déc. 1672.Omelette baveuse, omelette à demi cuite.• Chargés chacun d'un sac plein d'oeufs, Pour faire omelettes baveuses, SCARR. Virg. I.Faire une omelette, casser des oeufs et les battre pour faire l'omelette.Par extension.• Je tombai justement du côté de la poche où étaient mes oeufs, qui se cassèrent tous, et firent une omelette qu'on vit bientôt couler le long de ma jambe, LESAGE Guzm. d'Alf. II, 3.Omelette à la Célestine, nom donné autrefois à une espèce d'omelette plus épaisse que les autres.2° Le cône bullé, coquille.PROVERBE On ne saurait faire une omelette sans casser des oeufs, c'est-à-dire il faut se résigner à des pertes, à des sacrifices, pour faire ce qui doit être fait.XVe s.• Et illec fut fait essay de certains poysons, qui furent faiz manger au chien de Macé en une fressure de mouton frite et en une amelette d'oeufs, Bibl. des chartes, 4e série, t. I, p. 168.XVIe s.• En pareille alliance, l'un appeloit une sienne, mon homelaicte. Elle le nommoit mon oeuf, et estoient alliés comme une homelaicte d'oeufs, RAB. Pant. IV, 9.• Une aumelete faite de cinq ou six jaunes d'oeufs, O. DE SERRES 939.Picard, amelète ; bas Maine, amelette. Amelette, qui est une des formes les plus anciennes, donnerait quelque appui à ceux qui y voient un diminutif d'âme [l'âme, le dedans d'un oeuf]. Mais dans le XIVe siècle on a dit alumelle et alumete (Ménagier, II, 5), à cause que l'omelette est plate comme une alumelle (voy. ce mot) ; c'est là que paraît être l'étymologie, amelete étant une corruption d'alumete ou alemete. Dans tous les cas, alumele et alumete sont les formes les plus anciennes.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.