- malingre
- (ma-lin-gr') adj.Qui est d'une complexion faible. Enfant malingre.• Votre très vieux et très malingre serviteur qui vous est bien tendrement attaché pour le reste de ses jours, VOLT. Lett. Mme du Deffant, 2 sept. 1770.• Je suis un plaisant chambellan ; je n'ai d'autre fonction que celle de passer de ma chambre dans l'appartement d'un roi philosophe, pour aller souper avec lui ; et, quand je suis plus malingre qu'à l'ordinaire, je soupe chez moi, VOLT. Lett. Mme de Fontaine, 18 mars 1752.Qui a peine à recouvrer ses forces, après une longue maladie.• M. le marquis de Termes qui arriva hier tout malingre de goutte et de colique, SÉV. 355.Substantivement.• Si notre Comtat eût été sur cette vie [celle du nouveau pape], il nous aurait duré longtemps ; mais le malingre [le dernier pape] mourir au bout de l'an !, SÉV. 27 nov. 1689.• Vie de malingre, vie insupportable, mort continuelle avec des moments de résurrection, VOLT. Lett. d'Alembert, 27 juill. 1770.• Le vieux malade de Ferney présente ses très tendres respects au jeune malingre de l'hôtel d'Elbeuf, VOLT. Lett. Villette, 8 juill. 1765.• On réfléchit davantage.... on fait moins de cas du monde, et, dès qu'on a un rayon de santé, on court au plaisir ; une telle vie ne laisse pas d'avoir son mérite ; les malingres ont de très beaux moments, VOLT. ib..• Le roi de Prusse m'a donné la jouissance d'une maison charmante ; mais, tout Salomon qu'il est, il ne me guérira pas ; tous les rois de la terre ne peuvent rendre un malingre heureux, VOLT. Lett. d'Argental, 22 fév. 1751.Fig. Les malingres, les âmes faibles.• Les malingres sont gens qui connaissent la vérité, mais qui ne la soutiennent qu'autant que leur intérêt s'y rencontre, PASC. dans COUSIN.XVIe s.• Malingre, COTGRAVE .Diez le tire de mal, et l'ancien français heingre, languissant, faible ; heingre, à son tour, lui paraît venir du latin aeger, malade, avec l'intercalation de la nasale n. Le bas-latin maliginosus a le sens de malingre, mais il ne peut donner malingre.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREMALINGRE. Ajoutez : - REM. Malingre se trouve comme nom propre dans le XIIIe siècle : Robers Malingres et Maroie se fenme, Charte du Vermandois, dans Bibl. des ch. 1874, t. XXXV, p. 466.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.