- lanier
- (la-nié ; l'r ne se lie jamais ; au pluriel, l's se lie : des la-nié-z excellents) s. m.Nom d'un oiseau de proie qui est la femelle du laneret, et qui était un oiseau de leurre dans la fauconnerie, faucon lanier, falco lanarius, SCHLEGEL.• Quoique Belon dise que le lanier était de son temps naturel en France, il est presque sûr qu'on ne l'y trouve plus aujourd'hui, BUFF. Ois. t. I, p. 352.Lanier cendré, le busard Saint-Martin ou busard soubuse (circus gallinaris, SAVIGNY).XIIe s.• Mal dehait ait ! je le taing por lanier [lâche] Le gentilhomme, quant il doit tornoier, à gentil dame quant se va conseiller, Raoul de C. 44.XIIIe s.• De la trahison faire [elle] ne fu mie laniere, Berte, XII.• ....Pensée auroit laniere Qui [à] si bele pucele monstreroit laide chere, ib. XX.XIVe s.• Le lannier ne vole fors aux perdris et aucune fois au connin et au lievre, et non plus, Ménagier, III, 2.XVe s.• Lequel estoit trop coustumier En chambre natée, loing de rue, En lieu d'aultour et de lasnier, De tenir des garces en mue, COQUILLART Enquête de la simple et de la rusée..Provenç. lanier ; ital. laniere ; du lat. laniarius, qui déchire, de laniare, déchirer, à cause que cet oiseau déchire sa proie. Raynouard, au contraire, le tire de lana, laine. Le fait est que lanier avait pris le sens figuré de lâche, sens qui semble mal s'accommoder avec laniare, déchirer. Mais on peut dire que le lanier était un oiseau qui n'allait qu'à la perdrix et au lapin, et qui n'attaquait pas le héron ; circonstance qui le fit prendre pour le type du paresseux, du lâche.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.