- lanière
- (la-niè-r') s. f.Courroie longue et étroite.• La Phénicienne Didon, soeur de Pygmalion, ayant quitté cette ville de Tyr, vint fonder la superbe ville de Carthage, en coupant un cuir de boeuf en lanières, selon le témoignage des plus graves auteurs de l'antiquité, lesquels n'ont jamais conté de fables, VOLT. Princ. de Babyl. XI.• En refaisant des noeuds à ses lanières, Il [Grippe-Minaud] me poursuit encor d'un oeil sournois, BÉRANG. Gohier..Terme de blason. Se dit pour bande.XIIIe s.• Et tissent de toutes manieres Et las et braieus [rets] et lasnieres, Partonop. V. 6273.• Ligula, lasniere, J. DE GARLANDE Dict. p. 589.XVe s.• Messire Regnault avoit lasché son heaume à son avantage ; il ne tenoit fors à une petite laniere, FROISS. II, III, 59.• Et au pillier pendoit ung escu dont la campaigne estoit de fin or, à une laniere d'azur, à ung ray de feu vermeil, Perceforest, t. I, f° 65.XVIe s.• À courte chausse longue laniere, COTGRAVE .Bourguign. laneyre. D'après Scheler, il vient de lanarius, qui est fait de laine, de lana, laine. Mais ne pourrait-on pas y voir le sens d'un lambeau de cuir, et le rattacher, comme lanier, dont il a tout à fait la forme, au latin laniare, déchirer ?SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRELANIÈRE. - ÉTYM. M. Bugge, Romania, n° 10, p. 154, tire lanière non du lat. laniare, comme j'ai fait, mais du latin lacinia, lambeau, par un intermédiaire laciniaria. Pour rejeter laniare, il objecte que le suffixe y fait obstacle ; mais c'est une erreur ; car on a, dans la latinité, laniarium, boucherie, qui vient de laniare. Une meilleure raison qu'il allègue, c'est que lanière est constamment écrit, dans les anciens textes, lasniere. Je remarque que lanier (faucon lanier) est toujours écrit sans s, et vient ou de laniare ou de lana.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.