- insolence
- (in-so-lan-s') s. f.1° Perte de respect.• Contre elle, dans ma cour, que peut votre insolence ?, CORN. Nicom. II, 3.• Elle a, d'une insolence à nulle autre pareille, Après trente leçons insulté mon oreille Par l'impropriété d'un mot sauvage et bas Qu'en termes décisifs condamne Vaugelas, MOL. Femmes sav. II, 6.• Le perfide ! à quel point son insolence monte !, RAC. Théb. I, 6.• Vos pleurs, votre présence N'ont point de ces cruels désarmé l'insolence ?, RAC. Brit. II, 6.• Malgré leur insolence Les mutins n'oseraient soutenir ma présence, RAC. Mithr. IV, 6.• Traître, tu prétendais qu'en un lâche silence Phèdre ensevelirait ta brutale insolence, RAC. Phèdre, IV, 2.• Je ne prends point pour juge un peuple téméraire ; Quoi que son insolence ait osé publier, Le ciel même a pris soin de me justifier, RAC. Ath. II, 5.2° Violence oppressive.• Déjà de l'insolence heureux persécuteur, Vous aviez des deux mers assuré les rivages, RAC. Phèdre, III, 5.3° Orgueil offensant. L'insolence des parvenus.• Je les prie [les dieux] de vous conduire heureusement dans votre patrie, d'y confondre l'insolence de vos ennemis, FÉN. Tél. VI.• Ses amiraux portèrent même l'insolence de la victoire jusqu'à défendre aux pêcheurs français de suivre la morue le dimanche, RAYNAL Hist. phil. XVII, 13.4° Paroles et actions où il y a de l'insolence. Il a fait, il a dit mille insolences.• Lisez : jugez après cette insolence Si nous devons d'un traître embrasser la défense, RAC. Baj. IV, 6.• J'ai d'autant plus besoin de votre discours qu'on réimprime actuellement mes insolences sur l'histoire générale, VOLT. Lett. d'Alemb. 27 fév. 1761.• Vous aurez entendu ces petits pages qui se battent et se disent des insolences au pied de l'escalier, VITET États de Blois, sc. 9.XVIe s.• Voians ceste maladie continuer entre ces gens pour l'insolence [l'excès inhabituel] du froid, D'AUB. Hist. I, 275.• Le reste fut mis en pieces par le peuple avec des insollences nompareilles, D'AUB. ib. I, 292.• La roine entrant dans sa chambre avec quelques insolences de joie qu'on n'avait jamais remarquées en elle, D'AUB. ib. II, 129.• Les centaures s'estant enivrez commirent plusieurs insolences jusqu'à vouloir prendre les femmes à force, AMYOT Thés. 38.Lat. insolentia, de insolens, insolent. Insolentia a proprement le sens d'action, de chose insolite, sens qui se trouve au XVIe siècle.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.