- impétrer
- (in-pé-tré. La syllabe pé prend un accent grave quand la syllabe qui suit est muette : j'impètre, excepté au futur et au conditionnel, j'impétrerai, j'impétrerais) v. a.1° Obtenir (employé surtout dans le style ascétique).• Sainte Vierge, impétrez-nous la charité, qui est mère de la paix ; qui adoucit, tempère et réconcilie les esprits, BOSSUET 2e serm. Compass. de la Ste Vierge, 1.• Je le prie de vous impétrer ce bon vin de la nouvelle alliance, BOSSUET Lett. abb. 48.• Par l'efficace de notre prière, nous pouvons toucher le coeur de Dieu, et impétrer une grâce qui nous touche enfin nous-mêmes et nous ramène à Dieu, BOURDAL. 5e dim. après Pâq. Dominic. t. II, p. 200.2° Terme de droit ecclésiastique. Obtenir, en parlant de bénéfices, de charges.• Puisque la troisième partie des bénéfices leur est réservée [aux universités] et qu'elles peuvent les impétrer pendant quatre mois de l'année : janvier, avril, juillet et octobre, qu'on nomme les mois des gradués, VOLT. Moeurs, 138.Terme de droit. Obtenir par une requête.XIIIe s.• S'il sont deceu par letres qui furent malvesement et faussement empetrées, BEAUMANOIR 59.XIVe s.• Et absolution vous irai impetrer De trestous vos pechez de tuer et embler, Guesclin, 7287.XVe s.• Ô rossignol qui chantes sur la branche, Mon bonheur jà ne te veulx pas celer ; Car je sçay bien que tu as grant plaisance, Quant grace voys ung amant impetrer, Perceforest, t. VI, f° 99.XVIe s.• Il feist tant envers lui qu'il impetra aux Aetoliens surseance d'armes pour quelques jours, AMYOT Flamin. 31.Provenç. impetrar, empetrar ; espagn. impetrar ; ital. impetrare ; du lat. impetrare, de in, en, dans, et patrare, faire, exécuter.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREIMPETUEUSEMENT. - HIST. Ajoutez :XVIe s.• Lui faisant lier bras et jambes à deux arbres, desquez il avoit fait plier des branches à grand force.... il commanda lascher impetueusement icelles branches...., PARADIN Chron. de Savoye, p. 338.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.