- implacable
- (in-pla-ka-bl') adj.1° Qui ne peut être apaisé.• Il interroge encor, mais en juge implacable, CORN. Théod. V, 1.• Avec toutes ces explications, il ne faut pas s'étonner s'il sut adoucir Luther, jusqu'alors implacable, BOSSUET Var. IV, § 22.• Maintenant chassée, poursuivie par ses ennemis implacables qui avaient eu l'audace de lui faire son procès, BOSSUET Reine d'Anglet..• Un poignard à la main, l'implacable Athalie Au carnage animait ses barbares soldats, RAC. Athal. I, 2.• Et ne connais-tu pas l'implacable Agrippine ?, RAC. Brit. II, 2.• Implacable Vénus, suis-je assez confondue ?, RAC. Phèd. III, 2.• Il fallait s'accommoder d'un maître jaloux, impérieux, implacable sur tout ce qui blessait sa jalousie, FÉN. Dial. des morts mod. 19.• Il passait pour ami fidèle et pour implacable ennemi, HAMILT. Gramm. 6.• Sachez que je n'aime point autrement, que je suis jalouse, vindicative, furieuse, implacable, VOLT. Écoss. II, 2.Fig.• Implacable ennemi des amoureuses lois, RAC. Phèd. I, 1.2° Il se dit aussi des choses.• Un courroux implacable, un orgueil endurci, CORN. Sert. IV, 2.• [Charles 1er] poursuivi à toute outrance par l'implacable malignité de la fortune, BOSSUET Reine d'Anglet..• Il faut bien se résoudre à l'implacable inimitié du parti, MAINTENON Lett. à Mme de Caylus, 1er janv. 1717.• Mais veut-il que l'on garde une haine implacable ?, RAC. Esth. III, 5.• La haine et la division de ces grands hommes n'avaient rien d'implacable, d'amer, d'outré, comme chez les Romains des derniers temps de la république, ROLLIN Hist. anc. Oeuv. t. III, p. 209, dans POUGENS.• La victoire est chez vous implacable, inhumaine, VOLT. Orphel. V, 2.• Les plus implacables haines n'ont pas souvent des fondements plus importants, VOLT. Zadig, 4.XVIe s.• Quand on vous découvriroit implacable, tenant vostre coeur [rancune] et inexorable, CARLOIX I, 38.Lat. implacabilis, de in négatif, et placare, apaiser. Sur placare, voisin de placere, voy. plaire.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.