- immodération
- (i-mmo-dé-ra-sion) s. f.Caractère de ce qui est immodéré.• M. le prince, par une immodération invincible, a ruiné tous les avantages que la fortune et la nature avaient joints à l'envi en sa personne, LA ROCHEF. Mém. 53.• Ces grands parleurs qui se ruinent de réputation et se bannissent des cercles et des ruelles par l'intempérance et l'immodération de leur langue, MARG. BUFFET, Observ. p. 100.• Ceux qui, chargés par état de maintenir ce qu'on est convenu d'appeler l'ordre ; ceux qui prêchent à l'ouvrier la plus difficile, la plus rare, la plus impossible des vertus : la modération dans les désirs, ceux-là même, ce sont ceux qui donnent à la société tout entière l'exemple de l'immodération la plus scandaleuse, c'est-à-dire la moins digne d'excuse, CARREL Oeuvres, t. III, p. 574.Bouhours observe que ce mot employé par un illustre écrivain [La Rochefoucauld] n'est pas jugé français, mais il est bon et même ancien dans la langue.HIST. XVe s.• Immoderation, les Triomphes de la noble dame, f° 54, dans LACURNE.XVIe s.• De plusieurs causes procede l'immodération du flux des menstrues, O. DE SERRES 932.• J'ayme des natures temperées et moyennes : l'immoderation vers le bien mesme : si elle ne m'offense, elle m'estonne, MONT. I, 224.Lat. immoderationem, de in négatif, et moderatio, modération.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREIMMODÉRATION. - REM. L'exemple attribué à La Rochefoucauld n'est pas de lui, il est de Vineuil, dont les Mémoires ont été attribués à La Rochefoucauld (voy. dans les Oeuvres de La Rochefoucauld, Paris, Hachette, t. II, p. 500 et suivantes).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.