- igné
- igné, ée(igh-né, née) adj.1° Terme didactique. Qui est de feu, qui a les qualités du feu. L'influence de l'océan igné sur les tremblements de terre et sur les éruptions volcaniques.• L'existence de cette matière ignée, si douteuse et si peu établie, PASC. Lett. à le Pailleur..• L'interroger [un chimiste] si le phosphore de Boyle, si le phosphore igné s'allument dans le vide, VOLT. Lett. Moussinol, mai 1737.• Le fameux archevêque Navarrete dit que, selon tous les interprètes des livres sacrés de la Chine, l'âme est une partie aérée, ignée, qui, en se séparant du corps, se réunit à la substance du ciel, VOLT. Moeurs, 2.• Il faut une livre de matière ignée pour donner à 600 livres de toute autre matière l'état d'incandescence jusqu'au rouge de couleur de feu, BUFF. Hist. min. Introd. part. exp. Oeuv. t. VIII, p. 28.Fusion ignée, fusion qui a lieu par le calorique seul.Matière ignée s'est dit quelquefois pour calorique.2° Qui est produit par l'action du feu. Couche de formation ignée, par opposition à couche de formation aqueuse.Pour Buffon, igné (qu'il écrivait ignée : ce fut l'orthographe primitive de ces mots tirés ou forgés du latin, momentanée, instantanée, etc. depuis on les a soumis à la règle générale) était un mot dont la prononciation était incertaine : " Le mot ignée, quoique bon, n'est point encore d'usage ; ainsi je ne puis pas vous dire comment on doit le prononcer ; si l'on suit le génie de la langue, il faut le prononcer inniée, et c'est ainsi qu'on le prononcera s'il devient usité ; mais, comme il ne l'est point encore, et qu'il vient du latin igneus, je crois qu'on doit conserver sa prononciation latine, et faire sentir le g ; comme aussi je crois qu'il faut le souligner en l'écrivant ou en l'imprimant " , Correspond. de Buffon, Lett. LXI, 1760, au président de Ruffey, t. 1er, p. 76. Le mot est beaucoup plus ancien. On le trouve chez Pascal et dans le XVIe siècle.XVIe s.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.