- huis
- (ui ; l's se lie : à ui-z ouvert ; l'h n'est pas aspirée, l'huis ; mais, par exception, l'on dit le huis clos, la fin du huis clos, ce huis clos) s. m.1° Terme vieilli qui signifie porte.• Or comme à coups de pied l'huis s'était presque ouvert, RÉGNIER Sat. XI.• Et qu'on leur avait fermé l'huis, De crainte de quelque surprise, SCARRON Virg. VII.• On frappe à l'huis, LA FONT. Rém..• Voulut sortir et ne put ouvrir l'huis, LA FONT. Berc..Huis coupé, porte dont le haut peut s'ouvrir pendant que le bas reste fermé.• Ces règlements portent que les marchands de vin ne peuvent vendre en détail qu'à huis coupé et pot renversé, Correspond. de Colbert, II, 168.2° Terme de palais, usité dans cette locution : à huis clos, sans que le public soit admis. Audience à huis clos.• Heureux, cent fois heureux ceux que Laubardemont faisait condamner à huis clos par ordre de Son Éminence ! ils étaient opprimés, mais non déshonorés, P. L. COUR. Réponse aux anonymes.Dans le langage général. En réunion privée.• La pièce [le Mondain], tout innocente qu'elle est, n'était pas faite assurément pour être publique ; vous savez d'ailleurs que je n'ai jamais fait imprimer aucun de ces petits ouvrages de société qui sont, comme les parades du prince Charles et du duc de Nevers, supportables à huis clos, VOLT. Lett. Tressan, 9 déc. 1736.Fig.• Rien n'est plus dangereux dans leurs petits complots Que ces femmes de bien qui le sont à huis clos, Qui des moindres plaisirs condamnent l'innocence Et trouvent tout permis en sauvant l'apparence, BOURSAULT Ésope à la cour, II, 1.Substantivement. Le huis clos. Demander le huis clos, demander, requérir qu'une affaire soit jugée à huis clos.3° À huis ouvert, le public étant admis.• Les pairs ont toujours été reçus au parlement jusqu'à la mort de Louis XIII, à la grande audience à huis ouvert, SAINT-SIMON 374, 10.XIIe s.• [Elle] Ferma les huis et serra durement, Ronc. p. 172.• À Wincestre est li mes [le messager] l'arcevesque venuz, Mais li uis de la chambre li fu mult defenduz, Th. le mart. 128.• Mais cil qui guarda l'uis ne li laissa entrer, ib. 49.XIIIe s.• J'iroie ains d'uis en huis mes aumosnes rouver [demander], Berte, XLIII.• Car li dui [les deux] qui tel honte en orent, Quant il virent que tuit le sorent [surent], Firent dès lors à huis overt Ce qu'il faisoient en covert, la Rose, 14371.• Neporquant, si tost qu'il yssent de lor wis sor les voies, il sont sor le [la] justice le conte, BEAUMANOIR XXV, 6.• Cil qui i va à borse vuide, Est bien fols, se trover i cuide Biau geu, biau ris ne bele chiere ; De vuide main vuide proiere ; Quar vous oez dire à la gent : à l'uis, à l'uis, qui n'a d'argent, RUTEB. II, 41.XIVe s.• N'y convint nul portier, n'y out us clous [clos, fermé] ne porte, Girart de Rossillon, v. 2629.XVe s.• Cinq sous font aultant Quant on est content Et qu'on jette les ennuys Derriere l'huys, BASSELIN Vau de Vire, 39.• Et gaignerent une maison et prindrent deux ou trois huys et s'en servirent de pavoys, COMM. I, 3.XVIe s.• Tu vas à Rome querir ce que tu as à ton huis, GÉNIN Récréat. t. II, p. 251.• Constantin favorisa à huis ouvert la religion chrestienne, au desavantage du paganisme, PASQUIER Recherches, liv. v, p. 430, dans LACURNE.• Enfonceur d'huis ouverts, OUDIN Curios. fr..• Le diable n'est pas toujours à un huis, COTGRAVE .• Tant de povres ne sont pas bons à un huis, ID. .
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.