- hospice
- (o-spi-s') s. m.1° Lieu où l'on donne l'hospitalité (sens primitif mais vieilli).• Donner l'hospice à quelqu'un, Dict. de l'Acad..• Les traitements que j'éprouve en ce pays sont trop contraires.... aux intentions du grand prince qui m'a donné cet hospice, J. J. ROUSS. Lett. au marquis de Mirabeau, 12 août 1767.Fig.• Vos divers édifices, Des animaux, des fleurs agréables hospices, DELILLE Jardins, IV.2° Particulièrement. Maison où des religieux donnent l'hospitalité aux pèlerins, aux voyageurs. L'hospice du mont Saint-Bernard.• La charité engagea les religieux du monastère latin [établi par les Amalfitains à Jérusalem, avant la conquête par Godefroy de Bouillon] à former un hospice, dédié à saint Jean l'aumônier, pour les pèlerins tant malades qu'en santé, tous réduits à une extrême misère, Art de vérifier les dates, t. I, p. 512.Il se disait aussi d'un petit couvent bâti par des religieux dans une ville pour y recevoir les religieux du même ordre.Il se disait encore d'une maison bâtie dans une grande ville pour y retirer pendant la guerre les religieux ou les religieuses des couvents bâtis dans la campagne.3° Dans le langage administratif d'aujourd'hui, maison de charité où l'on nourrit et entretient des pauvres, des vieillards, des infirmes, des enfants. Hospice de la vieillesse, des incurables, des enfants trouvés, etc.4° Il se dit d'établissements destinés aux maladies mentales.• Hospice des aliénés, Dict. de l'Acad..Hôpital se dit aussi en parlant des aliénés.HOSPICE, HÔPITAL. Les hôpitaux sont particulièrement destinés à la guérison des malades ; les hospices, aux infirmes, aux vieillards, etc. L'hôpital est un asile momentané où l'on cherche la guérison d'une maladie ; l'hospice est un asile perpétuel où l'on passe tout ou partie de son existence. Cette distinction est purement administrative. Autrefois il n'y avait qu'hôpital qui s'appliquait à tous les lieux destinés à recevoir des pauvres malades ou non malades.Lat. hospitium, de même radical que hospes, hôte (voy. hôte).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.