- honoraire
- honoraire 1.(o-no-rê-r') adj.1° Qui, après avoir exercé longtemps une charge, en conserve le titre et les prérogatives honorifiques. Un président honoraire. Un recteur honoraire.Chanoine honoraire, se dit ou d'un chanoine qui s'est démis de son canonicat, ou de celui qui, sans l'être ou l'avoir été réellement, jouit des prérogatives de chanoine.Tuteur honoraire, celui qui, préposé pour veiller aux intérêts d'un pupille, ne prend, à la différence du tuteur ordinaire, aucune part à la gestion des biens du pupille.Fig. et par plaisanterie.• La Branche : Et toi Crispin, travailles-tu toujours ? - Crispin : Non, je suis, comme toi, un fripon honoraire, LE SAGE Crisp. riv. de son maître, sc. 2.2° S'est dit d'un degré qui se donnait dans l'ancienne Académie des sciences. Académicien honoraire.Substantivement. Un honoraire.• Au renouvellement de l'Académie en 1699, M. de Malézieu fut un des honoraires, FONTEN. Malézieu..• M. de Maurepas devint, en 1725, un de nos honoraires ; il fut le premier des ministres chargé de ce département [les Académies] que nous ayons vu occuper une place parmi nous, et tous ses successeurs ont suivi son exemple, CONDORCET Maurepas..3° Qui n'est que pour l'honneur.• Une femme se fait quelquefois à elle-même des reproches honoraires, et sa faiblesse s'en augmente, MARIVAUX dans DESFONTAINES.XVIe s.• Chevaliers honoraires, COTGRAVE .• Elle [la fortune] m'a faict quelques faveurs venteuses, honoraires et titulaires, sans substance, MONT. IV, 143.Lat. honorarius, de honorare, honorer.————————honoraire 2.(o-no-rê-r') s. m.1° Terme d'antiquité romaine. La somme d'argent que le magistrat municipal devait donner pour reconnaître l'honneur qu'on lui faisait en le nommant.• Si les dignités municipales étaient si recherchées à Pompéï, ce n'est pas pour les profits qu'on en retirait ; aucun des magistrats ne recevait de traitement ; au contraire ils payaient pour être élus ; la différence entre ces magistrats et les nôtres, à ce sujet, est bien marquée nettement par le sens qu'avait alors le mot d'honoraires et celui qu'il a pris chez nous ; il signifie aujourd'hui le salaire dont on paye le travail d'un fonctionnaire public ; c'était alors la somme d'argent qu'il devait donner pour reconnaître l'honneur qu'on lui faisait en le nommant, honoraria summa, G. BOISSIER La vie de province sous l'Empire, dans la Revue des Deux-Mondes, 1er avril 1866, page 380.2° Chez nous, rétribution qu'on donne pour leurs services, à ceux qui exercent une profession qualifiée d'honorable, tels que les prêtres, les avocats, les médecins, etc. Dissertation sur l'honoraire des messes, 1748, cité dans RICHELET.• Qui me vola.... Mon honoraire, en me parlant d'honneur, VOLT. Pauvre diable..• Les gens de lettres ont fait un fonds pour donner à M. Pigal un honoraire convenable [pour la statue de Voltaire], VOLT. Lett. d'Argence, 3 août 1770.• Ne l'ayant plus revu depuis lors, j'ai perdu, avec l'honneur que méritait mon ouvrage, l'honoraire qu'il devait me produire, J. J. ROUSS. Confess. VII.Aujourd'hui il s'emploie le plus souvent au pluriel, sans avoir la signification du pluriel. Il a reçu ses honoraires. Les honoraires d'un médecin.3° Terme de chancellerie. Droit d'expédition et de signature.Lat. honorarium, de honorare, honorer.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.