- appauvrir
- (a-pô-vrir) v. a.1° Rendre pauvre. Ses dépenses l'ont appauvri.2° Fig.• D'abord qui t'a parlé, sophiste insidieux, D'appauvrir les autels et le culte des dieux ?, M. J. CHÉN. Gracques, II, 3.• Souvent trop d'abondance appauvrit la matière, BOILEAU Art p. III.Appauvrir une langue, la rendre moins abondante.Appauvrir un terrain, l'épuiser, en diminuer la fertilité.• Songez-y, les enfants divisés par la haine, Appauvrissent bientôt le paternel domaine, MILLEV. Jalous. littér..3° S'appauvrir, v. réfl. Devenir pauvre.• Les riches qui se sont appauvris pour aider les pauvres, BOSSUET Hist. II, 7.4° Fig. Cette terre s'appauvrit d'année en année.Un filon s'appauvrit lorsqu'il devient moins épais ou moins riche en parties métalliques.• On s'appauvrit en peu de temps par la vaine ambition d'imaginer, VAUVENARGUES. Max. CCLXXII.PROVERBE Donner à Dieu n'appauvrit jamais ; c'est-à-dire l'aumône, la charité n'est jamais une perte.XIIe s.• De trois cent Francs en fu France apovrie, Ronc. p. 142.• Deus les ad à neent remis et apovris, Th. le mart. 75.XIIIe s.• Et bien furent mort en cele voie quarante chevalier ; dont li os fu durement afebloiés et apovris, VILLEH. CXXII.• Et la terre en fu mout en maint lieu apovrie, Berte, LX.• Se il les lessast bien apovrir, il ne li courroient pas sus sitost, comme se il estoient bien riche, JOINV. 292.XVe s.• Et le pays durement foulé et appovri, FROISS. I, I, 251.XVIe s.• Cela est fascheux de s'appauvrir par ces extravagantes folies et puis encore estre mocqué, LANOUE 164.• Quand cauteleusement on apourit son prochain, en le trompant et decevant, CALV. Inst. 306.• Il appauvrit et espuisa la ville de Rome d'or et d'argent, AMYOT Sylla et Lys. 5.À et pauvre ; provenç. apaubrir. Il y avait dans l'ancien français une forme apourier, apouroier.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.