- grippe
- (gri-p') s. f.1° Terme familier. Fantaisie, goût passager, capricieux.• [Le duc de Noailles] c'est un homme de grippe, de fantaisie, d'impétuosité successive, SAINT-SIMON 317, 142.• Il [le régent] eut bien de la peine à se contenter des trois marches qu'ils [les hauts siéges] devaient avoir ; c'est une grippe, pour user de ce mauvais mot, que je n'ai jamais pu démêler en lui, SAINT-SIMON 511, 9.Prendre quelqu'un en grippe, se prendre de grippe contre quelqu'un, se prévenir sans motif contre lui.• Voilà quel était l'homme qui, toujours par le même motif peut-être, me prit en grippe, uniquement sur ce que je le servais fidèlement, J. J. ROUSS. Confess. VII.• Oui, madame, j'ai pris en grippe l'amitié comme la médecine, P. L. COUR. Lett. II, 62.2° Catarrhe épidémique, ainsi dit parce qu'il grippe, saisit une foule de gens.• Vous avez peut-être ouï parler de ces mauvais rhumes épidémiques, auxquels les Français, qui nomment tout, ont donné le nom de grippe, qui est en effet très significatif, BONNET Lett. div. Oeuv. t. XII, p. 213, dans POUGENS.• La grippe, en faisant le tour du monde, a passé par notre Sibérie, et s'est emparée un peu de ma vieille et chétive figure, VOLT. Lett. Chabanon, 10 janv. 1768.XIIIe s.• Car lors Herodes ly cuyvers, Qui tant estoit fel et divers, Son droit seurnom estoit Agrippe, Mais ne verrez plus male grippe, Hist. des trois Maries, ms. p. 227, dans LACURNE.XVIe s.• Dites moy pourquoy c'est qu'on vous represente vous autres messieurs les avocats en la qualité que dessus sous ce creon des harpies ; cela ne nous certifie autre chose sinon que vous aimez fort la grippe, CHOLIÈRES Contes, f° 82, dans LACURNE.Voy. gripper.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.