- glaçon
- (gla-son) s. m.1° Morceau de glace.• Le bon vieillard très inutile Que vous nommez Anacréon.... Achève sa pénible vie Auprès d'un poêle et d'un glaçon Sur les montagnes d'Helvétie, VOLT. Épît. 108.• Ma muse aux durs glaçons ne livre point ses pas ; Délicate, elle tremble à l'aspect des frimas ; Et près d'un pur foyer, cachée en sa retraite, Entend les vents mugir, et sa voix est muette, A. CHÉNIER Élég. 1.• Sombre hiver, sous tes glaçons Ensevelis la nature, BÉRANG. Hiver..• On lui confirme que, sur ce point, la Bérézina n'est pas seulement une rivière, mais un lac de glaçons mouvants, SÉGUR Hist. de Nap. XI, 2.• Un vent aigre et violent coupe leur respiration ; il s'en empare au moment où ils l'exhalent et en forme des glaçons qui pendent par leur barbe autour de leur bouche, SÉGUR ib. IX, 11.• Les feux bien allumés, ils passèrent la nuit à se sécher au bruit des cris, des imprécations, des gémissements de ceux qui achevaient de franchir le torrent, ou qui du haut de ses berges roulaient et se perdaient dans ses glaçons, SÉGUR ib. IX, 13.Fig.• L'un est tout feux, et l'autre tout glaçons, BENSERADE Rondeau, dans le Dict. de RICHELET..• Dissipe mes glaçons par cette heureuse flamme Qu'allume ton amour, CORN. Imit. IV, 16.On dit aussi d'une personne très froide : C'est un glaçon.2° Terme d'architecture. Ornements qui imitent les glaçons naturels.XIIe s.• Dunc vint l'iver od [avec] ses glaçons, Od ses neifs [neiges] e od ses gelées, BENOÎT II, 1728.XIIIe s.• S'a en li tant fiel et ameir, Que il n'est nus hom qui mesface, Qui jamais puist avoir sa grace, C'est li glasons qui ne puet fondre ; Chacun jor la vodroit confondre Se chacun jor pooit revivre, RUTEB. II, 75.XVIe s.• Et bref ce n'est, à ouïr leurs chansons, De leurs amours que flammes et glaçons, DU BELLAY VII, 26, recto..
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.