- girofle
- (ji-ro-fl' ; plusieurs écrivent et disent gérofle) s. m.Bouton des fleurs du giroflier, qui a la figure d'un petit clou à tête et qui est employé comme épice. On préfère le girofle clair, gros, obtus, pesant, tel que celui qui vient d'Asie, et qu'on nomme girofle anglais.• Chapelets ou fût de gérofles, le cent pesant estimé cent livres ; clous de gérofles, le cent pesant estimé cent trois livres, Déclar. du roi, nov. 1640, tarif. .• Un peuple sobre, indépendant, ennemi du travail, avait vécu des siècles avec la farine de sagou et l'eau du cocotier, quand les Chinois, ayant abordé par hasard aux Moluques dans le moyen âge, y découvrirent le girofle et la muscade, deux épiceries précieuses que les anciens n'avaient pas connues, RAYNAL Hist. phil. I, 17.• L'arbre qui donne le girofle a le port du bouleau, l'écorce fine et lisse du hêtre ; son tronc, formé d'un bois très dur, s'élève peu et se partage en plusieurs branches principales, dont les rameaux se couvrent, en mars, de feuilles et de fleurs, RAYNAL ib. II, 8.• Personne n'ignore que les Hollandais s'enrichissent, depuis deux siècles, par la vente du girofle et de la muscade, RAYNAL ib. IV, 32.• Le 27 juin 1770, il arriva à l'île de France quatre cent cinquante plants de muscadier, et soixante-dix pieds de giroflier ; dix mille muscades, ou germées ou propres à germer, et une caisse de baies de girofle dont plusieurs étaient hors de terre, RAYNAL ib. IV, 32.Clou de girofle, nom donné le plus habituellement à ces boutons. Un citron piqué de clous de girofle.XIIe s.• E gengibre e girofre à puignies mangeit, Th. le mart. 102.XIIIe s.• Ne girofles ne garingaus à cele odour rien [il] ne prisoit, Fl. et Bl. 381.• Vous estiez la flors des Danois, Vous estiez giroufles et lis, Sur tous chevaliers eslis, MOUSKES ms. p. 219, dans LACURNE.XVIe s.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.