- galoper
- (ga-lo-pé)1° V. n. Aller le galop. Ce cheval galope bien.• Un cheval écossais qu'il avait emmené avec lui, et qui, comme les chevaux de ce pays, galopait en gravissant les hauteurs, STAËL Corinne, I, 2.Un cheval galope sur le bon pied quand il lève la jambe droite de devant la première ; sur le mauvais pied, quand il lève le pied gauche de devant le premier ; il galope près du tapis quand il lève très peu les jambes de devant en galopant.• Il serait bon d'exercer les chevaux à galoper alternativement sur le pied gauche aussi bien que sur le droit, BUFF. Quadr. t. I, p. 36, dans POUGENS.2° Il se dit du cavalier. C'est un apprenti cavalier, il ne galope pas encore.• Je ne doutais pas qu'elles n'y eussent été, et qu'elles ne fussent de ces dames que j'avais vues galoper de si bonne grâce, VOLT. Mél. litt. à M***, 1727.Fig.• Le chagrin monte en croupe et galope avec lui, BOILEAU Ép. v..3° Familièrement. Courir de côté et d'autre. Il a galopé toute la matinée.Faire beaucoup de démarches pour une affaire. Il a galopé par tout Paris pour cette affaire.4° Marcher d'un pas très rapide. Comme vous galopez ! je ne peux vous suivre.Fig.• Je vois déjà comme le temps galopera, SÉV. 123.Faire à la hâte. Lisez plus posément, et ne galopez pas ainsi.• Je vous fis une petite lettre en galopant, SÉV. 19 juillet 1655.5° Terme de danse. Danser le galop.6° V. a. Mettre, faire aller au galop.• On apprit à Chambord la mort de l'abbé de Saint-Luc, qui se tua en galopant un cheval qui le jeta à terre, DANGEAU I, 58, 5 oct. 1684.• Comme leurs juments sont pleines, ils n'ont jamais voulu les galoper, DANCOURT Maison de camp. sc. 29.7° Fig. et familièrement. Poursuivre quelqu'un. Les gendarmes l'ont galopé.Particulièrement. Se rendre assidu dans tous les lieux où l'on peut voir quelqu'un, où l'on peut lui parler. Nous le galopons depuis longtemps sans pouvoir l'atteindre.8° Fig. et familièrement. Galoper une femme, lui faire une cour pressante.• Tandis que le duc, après avoir eu les faveurs ou mérité le refus de toutes les coquettes d'Angleterre, galope vos filles d'honneur l'une après l'autre, HAMILT. Gramm. 10.• ....Un marquis de même caractère, Grand épouseur aussi, la galope et la flaire, REGNARD le Joueur, I, 6.9° Fig. et familièrement. Il se dit de ce qui tourmente avec intensité. La fièvre le galope. La peur le galope.• Il n'est rien que nous ne fassions Pour éviter l'ennui qui nous galope, DORAT dans LAHARPE, Correspond. t. III, p. 15, dans POUGENS..XIIe s.• Et cil respondent : à vostre volenté ; Lors s'est li Turs vers Bernier galopés ; Quant il vint près, si s'est haus escriés...., Raoul de C. 271.XVIe s.• Tous deux le galopperent de telle façon d'injures et de pouilles, qu'il eust voulu estre mort, CARLOIX III, 13.• Qu'on face des tournois, qu'on sorte en la campaigne, Qu'en armes on galope un beau genest d'Espaigne...., RONS. 708.Prov. galaupar ; espagn. et portug. galopar ; ital galoppare ; du germanique : goth. hlaupan, courir ; haut-allem. gahlaufan ; anglo-sax. gehleafan ; allem. mod. laufen ; la syllabe gah ou geh ou ge est un préfixe qui, en composition, a même sens que le grec et le latin cum. Le provençal a conservé la diphthongue germanique au.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.