frime

frime
(fri-m') s. f.
Terme populaire. Semblant, feinte. Ce n'est que pour la frime. Puisqu'il a fait la frime de mourir, il faut qu'il achève de bonne grâce, le Tombeau de M. André, sc. 4, dans le Théâtre italien, t. II, p. 14, Genève, 1696.
   XIIIe s.
   Compere, porqoi t'en vas-tu ? Et renart li a respondu : N'en faites jà chiere ne frume ; Bien vos en diré la costume, Ren. 6897.
   Renart, qui sait de toutes frumes, Lui esracha quatre des plumes, ib. 13918.
   De bien se doit on esjouir : Li bon, car c'est droit et coustume, Et li mauvais en font la frume, le Lai d'Aristote.
   XVe s.
   Hau ! Wattville, pour le frimas [la frime] Faites venir frere Thomas Tantost qui me confessera, Patelin.
   XVIe s.
   Il n'en fit point de frime [il en prit son parti sans grimace], COTGRAVE .
   Le latin frumen avait le sens de gosier, de pomme d'Adam ; un glossaire, dans du Cange, y ajoute le sens de monstre ; y faut-il voir l'origine de frume ou frime, grimace, apparence ?
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
   FRIME. - ÉTYM. Ajoutez : M. Bugge, Romania, n° 10, p. 148, propose pour étymologie de frime, anciennement frume, le latin forma au sens de visage ; frume et forme seraient des doublets. Il est certain que l'on trouve dans Du Cange forma avec l'acception de visage, et que frimousse, qui vient de frime, a bien ce sens. Mais, plus tard, des scrupules de phonétique ont changé l'opinion de M. Bugge, et, présentement, il rattache frime au lombard frignare, pleurer, pleurnicher, faire la grimace, se moquer ; Come, frigna, pleurnicheuse. Ces mots sont, selon Diez, d'origine germanique ; ils tiennent à l'allem. flennen (pour flannjan), faire la grimace, et de plus près au suéd. flina, faire la grimace, se tordre la bouche en riant, pleurnicher ; norv. flina ; patois danois, fline ; patois angl. to frine. Frime est donc pour frine, comme venimeux pour venineux, charme de carpinus, étamer de étain, l'anc. latimier pour latinier, etc. Le piémontais flina, colère, rage, est problablement identique au franç. frime ; également, peut-être frenna dans le patois de la Suisse romande, fare la frenna, se démener, s'impatienter. Dans la forme française vieillie frume, u est dû à l'influence de la labiale (Romania, juill.-oct. 1875, p. 356).

Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. . 1872-1877.

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