- fouine
- fouine 1.(foui-n') s. f.1° Nom vulgaire de la martre des hêtres, petit mammifère carnassier du genre des martres.• 12 janvier 1685 : Monseigneur alla chasser la fouine et le renard, DANGEAU I, 107.• La fouine s'approche des habitations, s'établit même dans les vieux bâtiments, dans les greniers à foin, dans des trous de murailles, BUFF. Quadrup. t. II, p. 238, dans POUGENS.• L'abbé Dubois était un petit homme maigre, effilé, chafoin, à perruque blonde, à mine de fouine, SAINT-SIMON 391, 13.Dans le langage figuré des sauvages de l'Amérique du Nord, un homme qui attaque traîtreusement son ennemi.• L'Iroquois n'est pas une fouine, il ne suce pas le sang de l'oiseau qui dort, CHATEAUBR. Natch. 2e part..2° La peau fournie par la fouine. Acheter une belle fouine.XIIIe s.• Piaus de faine, piaus de chat sauvage, piaus de lubernes, piaus de martrines, piaus de genetes, les VI piaus doivent deux deniers de tonlieu, Liv. des mét. 326.XIVe s.• Une houppelande à homme fourrée de faynes, DU CANGE faina..XVIe s.• Si on mesle parmi la semence, en l'espardant, des cendres de bellete et de foine, O. DE SERRES 46.• Au poulailler sont les fouines, LEROUX DE LINCY Prov. t. II, p. 176.• Les mesmes testes et queues [de loups], attachées à l'entrée du colombier, engardent que les fluynes n'i entrent, R. DU TRIEZ Ruses des esprits malins, f° 29.Berry, fouin, putois, fouine ; wallon, fawène ; anc. wallon, fawine ; namur. faiène ; Hainaut, floène, flouène ; provenç. faina ; catal. fagina ; espagn. fuina ; portug. foinha ; ital. faina. Bochart tire ce mot du latin faginus, qui signifie de hêtre (fagina a donné faine, nom du fruit du hêtre), disant que cet animal se plaît dans les hêtres ; et en effet, la fouine se nomme martre des hêtres. Au contraire, Diez, suivant Adelung, le tire de l'allemand Fehe, sorte de martre, lequel vient de l'anglo-saxon fâg, fâh, de couleur variée, brillant ; gothique, fáih. La forme primitive étant faine, c'est l'étymologie de Bochart qui paraît préférable.————————fouine 2.(foui-n') s. f.1° Instrument de fer dont on se sert pour soulever et empiler les gerbes.2° Trident ou fourche à plusieurs branches pointues ou barbelées qu'on lance à certains gros poissons dont on veut se faire une proie, JAL., La fouine a un manche auquel est attachée une cordelette au moyen de laquelle on la retire à bord.La fouine sert aussi dans les rivières pour pêcher au feu ; c'est une fourche en fer, habituellement à trois dents, emmanchée de bois.On dit aussi en ce sens foène et fouane.XIVe s.• Une foene doist estre enhantée en une lance, comme la hante d'un glaive, Modus, ms. f° 57, dans LACURNE.• Colart feri Pierre d'une fuyne ou fourche à charger gerbes, DU CANGE fuscina..• Pillet tenant une fouyne, autrement dit fourche fiere, en sa main, DU CANGE ib..XVe s.• Un baston nommé foyne, dont on a accoustumé de tuer poissons en eaue, DU CANGE ib..Latin, fuscina ( le i prend un accent bref), trident ; l'i n'étant pas accentué, on a eu fusne, d'où foene, fouine. Scheler propose le latin fodina, de fodere, creuser, percer ; mais le sens n'est pas bon.————————fouine 3.(foui-n') s. m.Nom rural de taches qui se forment sur les feuilles de la vigne.• Ces taches ressemblaient beaucoup à celles qu'on voit si fréquemment sur les feuilles de la vigne qui ont souffert l'altération que les cultivateurs nomment fouine ou brûlure, BONNET Us. feuill. plant. Suppl. 2.Fouine 1, par comparaison avec le brillant de la peau de la fouine.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.