- forligner
- (for-li-gné) v. n.1° Dégénérer de la vertu de ses ancêtres.• Jour de Dieu ! je l'étranglerais de mes propres mains, s'il fallait qu'elle forlignât de l'honnêteté de sa mère !, MOL. G. D. II, 14.• Souviens-toi de qui tu es fils, et ne forligne pas, CHATEAUB. Génie, IV, V, 4.2° Familièrement et par plaisanterie, il se dit d'une fille qui a manqué à l'honneur.• Plus d'une fille a forligné ; le diable Est bien subtil...., LA FONT. Aveux..• On dit qu'à forligner il [le sexe] a propension, REGNARD Bal, 7.Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.XIIe s.• Ne sunt pas fil Jesu, ains sunt tuit fors lignié, Th. le mart. 127.XIVe s.• Ceulx qui forlignent ou sont hors de la droite ligne de bonnes meurs, l'en leur doit mettre peines et punicions, ORESME Eth. 326.XVe s.• Et il viendra pestilence du haut, Soudaine mort et de prince default ; Ainsi seront maint regne deserté Par forligner de la droite couronne, Et en autrui lignie transporté, EUST. DESCH. Poésies mss. f° 340.• Si ne forligne mie son vaillant fils, s'il est plain de bonté, Boucic. I, 2.XVIe s.• Vois tu combien est demeurée en son entier cette monarchie de France ; et, bien que pour l'imbecillité de quelques rois, le royaume ait forligné en deux familles, toutefois ne se trouvera que, depuis unze cent ans, ait passé en main de nation estrangere, fors quelque vingtaine d'ans sous les Anglois, PASQUIER Recherches, p. 892, dans LACURNE.Fors, hors, et ligne : aller hors de la ligne.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.