- exagération
- (è-gza-jé-ra-sion ; en vers, de six syllabes) s. f.1° Action d'exagérer ; résultat de cette action.• Je l'ai vu [le prince de Condé], et ne croyez pas que j'use ici d'exagération, je l'ai vu vivement ému des périls de ses amis ; je l'ai vu, simple et naturel, changer de visage au récit de leurs infortunes...., BOSSUET Louis de Bourbon..• Hé bien ! ne croyez-vous pas que ceux à qui s'adressera une exagération aussi forte l'écouteront avec plaisir ?, FONT. Auguste, Arétin..• Je parle votre langage : je réponds à vos exagérations par les miennes, MARIVAUX Préj. vaincu, sc. 4.• Les fortes âmes de ceux-ci [les anciens] paraissent aux autres [les modernes] des exagérations de l'histoire, J. J. ROUSS. Gouv. de Polog. ch. 2.• L'exagération qui, en voulant agrandir les petites choses, les fait paraître plus petites encore, D'ALEMB. Éloges, Fléchier..• L'exagération est naturelle au langage humain ; les mots expriment l'inspiration que l'homme reçoit des faits bien plutôt que les faits mêmes, GUIZOT Histoire de la civil. en France, 8e leçon..Figure de pensée qui consiste à mettre à la place de la véritable idée de la chose une autre idée du même genre, mais d'un degré supérieur.2° Terme de beaux-arts. L'exagération des formes. La manière de cet artiste a de l'exagération. L'exagération des gestes.XVIe s.• Au premier qui me demande la verité nue et crue, je quitte soubdain mon effort, et la luy donne sans exaggeration, sans emphase et remplissage, MONT. IV, 181.Lat. exaggerationem (voy. exagérer).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.