- ambre
- (an-br') s. m.Nom donné à deux substances différentes : 1° l'ambre, proprement dit, ou ambre gris : matière concrète, ayant la consistance de la cire et une couleur cendrée, parsemée de taches jaunes et noirâtres, répandant une odeur particulière très forte, que beaucoup de personnes trouvent suave ; 2° l'ambre jaune ou succin (voy. succin).• [Ils] voguaient vers ces climats où l'Océan pour eux Sur l'ambre et le corail roulait ses flots heureux, DELAV. Paria, I, 1.• Que l'ambre le plus pur s'exhale à tes festins, MILLEV. Élég. liv. II, Homère..• Qui n'avait pas le goût de musc, civette ou d'ambre, RÉGNIER Sat. XI.• Chercher jusqu'au Japon la porcelaine ou l'ambre, BOILEAU Sat. VIII.• Qu'un fat soit l'aigle des salons ; Qu'un docteur sente l'ambre, BÉRANGER Marotte..PROVERBE Il est fin comme l'ambre, se dit d'un homme d'une grande pénétration.XIIIe s.• Il est acordé entre les mestres patrenostriers d'ambre et de gest [jayet] que il ne ouvreront jamès de nuiz des dites patenostres, Livre des métiers, 71.• Adonc est li sires levez, Et est entrez dedenz sa chambre, Qui tote estoit ovrée à l'ambre, Ren. 22164.• Moult ierent gent li autre membre, Et plus olant que pomme d'ambre, la Rose, 21008.• Et toutes ces choses estoient fleuretées de ambre ; et estoit l'ambre lié sur le cristal à beles vignetes de bon or fin, JOINV. 260.XVIe s.• Boire de l'ambre jaune subtilement pulverisé, O. DE SERRES 931.• Du musc, de l'ambre gris, de la civette, O. DE SERRES 934.Provenç. ambra, ambre ; espag. ambar : ital. ambra ; de l'arabe anbar.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREAMBRE. Ajoutez :Variétés de l'ambre jaune : 1° l'ambre luisant, d'un jaune pâle ou verdâtre et mat, s'appelle ambre couleur de kumst (et non pas kunsfarbig, comme on le désigne souvent) ; 2° l'ambre dit bastert (et non bastard ou bâtard) est plus franchement jaune citron ou plus foncé, non transparent, Journ. offic. 10 janv. 1873, p. 167, 2e col.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.