- courtoisie
- (kour-toi-zie) s. f.1° Civilité relevée d'élégance ou de générosité.• Penses-tu que par courtoisie Le monde entier te fasse accueil ?, BÉRANG. Portrait..• On vit la courtoisie habiter les châteaux, ST-LAMBERT Saisons, IV.• Malgré la courtoisie prescrite aux chevaliers, il régnait, parmi les grands, de la grossièreté et de la rudesse, RAYNAL Hist. phil. I, introd..2° Bon office, gracieusement rendu. Je vous remercie de votre courtoisie.• Mon âme est de merveille également saisie Et de sa diligence et de sa courtoisie, TRISTAN Panthée, III, 8.• Votre courtoisie, ô vainqueur généreux, Fait un miracle en moi qui n'est pas ordinaire, MAIRET Sophon. III, 4.Dans un langage familier et dans un sens qui a vieilli, les faveurs d'une femme.• Tous ces beaux suffisants dont la cour est semée Ne sont que triacleurs et vendeurs de fumée ; Ils sont beaux, bien peignés, belle barbe au menton ; Mais quand il faut payer, au diable le teston ; Et, faisant des mourants et de l'âme saisie, Ils croient qu'on leur doit pour rien la courtoisie, RÉGNIER Sat. XIII.3° Terme de fauconnerie. Faire courtoisie aux autours, leur permettre de plumer le gibier.XIIe s.• Puis lui a dit deuz moz par courtesie, Ronc. p. 58.• S'ele le fait, ce sera courtoisie, Couci, II, Dame, valor, biauté et courtoisie [il y] A tant en vous qu'on n'i fait qu'amender, ib. XXI.• Quant je recort la simple cortoisie Et les douz mots que [je] soil [j'ai coutume] à lui [elle] parler, ib. XXII.XIIIe s.• Trois ans [il] fut chevaliers, pleins fu de courtoisie, Berte, II.• Nul mestre ne le doit prendre pour mains de vingt sols parisis, et prendre boin gage ou boin argent, ne ne li est tenus de rien à fere courtoisie, Liv. des mét. 389.• Doit-il estre pour moi haïs, S'il, por moi faire cortoisie, Languist en la tor Jalousie ?, la Rose, 4171.• L'en se merveilla moult quant le roy fist ce.... mez il le fist par sa courtoisie, JOINV. 261.• Ceste grant courtoisie fist Diex à moy et à mes chevaliers ; car nous eussions le soir gueté en grant peril, JOINV. 223.• Courtoisie est que l'on sequeure [secoure] celi dont on est au desseure [celui qu'on a vaincu], LEROUX DE LINCY Prov. t. II, p. 278.XIVe s.• Et doit chescun au comancement entendre et prendre garde de qui il reçoit courtoisie, ORESME Eth. 255.• Il demanda sa partie [sa part] de la courtoisie [pourboire] des dites fiançailles, ainsi comme au pays est de coustume, DU CANGE avantagium.• Menestrels huit francs, sans les cuillers et autres courtoisies, Ménagier II, 4.• Les aucuns disent qu'ils [les assiégés] trouverent moult de courtoisies en ceux de Brabant, et qu'ils souffrirent par plusieurs fois laisser passer parmi leur ost vivres assez largement pour mener devant Tournay, FROISS. I, I, 139.• Gueres plus belle courtoisie ne peut homme faire à autrui que lui prester son argent sec, LEROUX DE LINCY Prov. t. II, p. 303.• Passez, passez hardiement. - C'est donc par commandement ? - Certes non est, mais courtoisie, EUST. DESCH. Poésies mss. f° 512, dans LACURNE.• Courtoisie et mesure est une mesme chose ; beau filz, à tous tes faitz adjouste maniere et mesure, si auras en toy moult belle vertu, Perceforest, t. II, p. 147.• Quant la journée du tournoi et les courtoysies des honneurs acquerre seront passées...., ib. t. IV, f° 3.XVIe s.• Courtoisie tardive est discourtoisie, COTGRAVE .• Courtoisie qui ne vient que d'un costé ne peut longuement durer, COTGRAVE .Courtois ; provenç. cortezia ; espagn. et ital. cortesia.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.