- corbillon
- (kor-bi-llon, ll mouillées, et non kor-bi-yon) s. m.1° Sorte de petite corbeille. On sert le pain bénit dans un corbillon.• On vit le comédien Destin couché sur un matelas, un corbillon sur la tête, qui lui servait de couronne, SCARRON Rom. com. ch. 2.2° Jeu de société, où l'on doit répondre par un mot rimant en on à la demande :• que met-on dans mon corbillon ? Je prétends que ma femme, en clarté peu sublime, Même ne sache pas ce que c'est qu'une rime ; Et s'il faut qu'avec elle on joue au corbillon.... Je veux qu'elle réponde : une tarte à la crème, MOL. Éc. des f. I, 1.Petite corbeille dans laquelle on met les enjeux.3° Terme de marine. Un demi-baril où l'on met chaque jour le biscuit pour l'équipage.PROVERBE Changement de corbillon fait appétit de pain bénit, ou, simplement, changement de corbillon fait trouver le pain bon, c'est-à-dire il y a parfois plaisir à changer.• Les changements de corbillon sont admirables, SÉV. 367.XIIIe s.• Quatre rat à moie [mue] Fai soient monnoie D'un viex corbillon, Fatrasies, JUBINAL t. II, p. 220.• Se pains est aportés à col de la vile de Paris en marchié ou en autres jours, il porra avoir tant de corbillons comme il li plaira, Liv. des mét. 310.• Talemelier puent, au diemenche, porter leur pain en leur corbeillons ou en leur bajoes, et porter leur estal ou buffez ou tables, portant que li estaus ne soit plus lons que de 5 piés, Liv. des mét. 16.XIVe s.• Mettre en garde le surplus en corbeillons et corbeilles, Ménagier, II, 4.XVe s.• Il donna tout, chascun le scet, Table, tretteaulx, pain, corbilion, VILLON Épitaphe..XVIe s.• [Pallas] En corbillon tissu d'ozier attique, Avoit l'enfant Erichtone enfermé, MAROT IV, 85.Diminutif de corbeille.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.