- copie
- (ko-pie) s. f.1° Écrit fait d'après un autre. Donner, prendre, garder copie d'une pièce.• Ils en tirèrent plusieurs copies, HAMILT. Gramm. 11.• J'en ai envoyé la copie à ma tante, SÉV. 95.• Quand vous en aurez tiré copie, BOSSUET Lett. quiét. 316.• La bulle dont vous m'avez envoyé copie, BOSSUET Lett. 29.• Le cardinal du Perron, qui n'épargnait ni peine, ni soin, ni dépense pour ses livres, les faisait toujours imprimer deux fois : la première, pour en distribuer seulement quelques copies à des amis particuliers, sur lesquelles ils pussent faire leurs observations...., PELLISSON Hist. de l'Acad. t. I, p. 27, dans POUGENS.• Ce roman [Télémaque], que Fénelon avait uniquement destiné pour le duc de Bourgogne, son élève, vit le jour par l'infidélité d'un domestique qui en avait pris une copie, D'ALEMB. Éloges, Fénelon..Copie figurée, copie entièrement conforme à l'original, non-seulement pour la substance et teneur de l'acte, mais encore pour la disposition des mots, des lignes, des pages, des signatures.Terme de procédure. Copie de pièces, copie signifiée en tête d'un exploit ou d'un acte d'avoué à avoué.2° Par extension, reproduction d'un ouvrage d'art. Une copie de la Vénus de Médicis.• Il a permis qu'on prît des copies de son portrait, SÉV. 343.Fig. Portrait.• Si la copie vous plaît, que sera-ce de l'original ? [Un More] semble la copie D'un Ésope d'Éthiopie, LA FONTAINE Pet. chien..• Le vrai dormir ne fut fait que pour eux ; Nous n'en avons ici que la copie, LA FONTAINE Papef..• De peur qu'en un moment l'amour ne s'estropie à voir l'original si loin de sa copie, CORN. Suite du Ment. II, 7.Simple imitation. Cet édifice, ce poëme n'est qu'une copie de tel autre.• Huet a prétendu que Bacchus est une copie de Moïse et de Josué, VOLT. Moeurs, Bacch..• Voltaire avance que nous avons la plus méchante copie de toutes les traditions sur l'origine du monde, CHATEAUB. Génie, I, III, 1.3° Personne qui reproduit ou imite les manières d'une autre. Ce jeune homme est en tout la copie de son père.• Voulant se redresser, soi-même on s'estropie, Et d'un original on fait une copie, BOILEAU Épît. IX..• [Richelieu] J'étais trop jaloux de la bonne gloire, pour vouloir être la copie d'un autre, FÉN. XIX, 408.Familièrement. Un original sans copie, un homme singulier dont on ne trouverait pas le pareil.C'est une mauvaise copie d'un fort bon original, se dit d'un homme qui, essayant d'imiter quelqu'un qui excelle, en reste fort loin.4° Terme d'imprimerie. Texte manuscrit sur lequel travaillent les compositeurs. Avoir de la copie.5° Au collége, devoir que l'écolier remet au professeur, et qui, en général, est la transcription au net d'une première élaboration. Faire un devoir sur cahier et sur copie. Corriger les copies.XIIIe s.• Car cil de Mede et cil de Perse Qui des elephans ont copie [abondance], DU CANGE copia..XIVe s.• J'en veuil aussi bien avoir copie [jouissance], comme tu l'as, DU CANGE ib..• Quant vous arés vostre livre, si le gardés chierement ; car je n'en ai nulle copie, et je seroie courreciés, s'il estoit perdus, MACHAULT p. 149.• Deux dames firent ung argument de ceste matiere [débat entre fauconnerie et vénerie] et le firent mettre en rimes ; duquel argument j'ay sur moi la coppie, Modus, f° CII, verso.XVe s.• Le mareschal qui par ses amis entendit cette nouvelle, lesquels luy avoient envoyé la coppie des lettres, en tut tant fasché que plus ne se peut, Bouciq. part. II, ch. 30.• De ces paroles et de cet hommage furent escrites et lues lettres et scellées, dont chacune des parties eut les copies, FROISS. I, I, 152.XVIe s.• De quel pays vous vient cette corne d'abundance, et copie [abondance] de tant de biens et frians morceaulx ?, RAB. Pant. V, 6.• Il fault necessairement que ces deux langues soient entendues de celuy qui veult acquerir ceste copie et richesse d'invention, DU BELL. I, 8, recto..• La sententieuse briefveté de l'un, et la divine copie [abondance] de l'autre [Platon], DU BELL. I, 16, recto..• Voici qu'il y avoit une vieille accroupie au coin d'une muraille, qui vint lui donner sa copie [imitation moqueuse], en lui disant en son vieillois...., DESPER. Contes, XXVIII.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.