- conjugaison
- (kon-ju-ghè-zon) s. f.1° Terme de grammaire. On appelle ainsi la suite bien ordonnée des formes d'un verbe aux trois personnes du singulier et du pluriel dans tous les temps et dans tous les modes.Conjugaison simple, c'est celle de nos verbes ordinaires, y compris les temps composés où entrent les auxiliaires être ou avoir.Conjugaison composée, celle où les temps ne sont jamais exprimés en un seul mot. On l'appelle selon le cas passive, réfléchie, interrogative, négative, etc.Conjugaison passive, celle qui se forme avec le verbe être et le participe.Conjugaison réfléchie, celle où le verbe est précédé d'un pronom complément, comme je me plains.Classes où l'on fait rentrer les verbes dont les terminaisons paraissent avoir beaucoup d'analogie. Il y a en latin quatre conjugaisons. On dit aussi qu'il y a en français quatre conjugaisons que l'on distingue par la terminaison des infinitifs : en er, en oir, en re et en ir.2° Terme d'anatomie. Conjugaison de nerfs, paire de nerfs. Peu usité présentement en ce sens.Trous de conjugaison, ouvertures arrondies que forment, en se réunissant deux à deux, les échancrures des apophyses transverses des vertèbres, et qui donnent passage aux nerfs spinaux.La première conjugaison en er reproduit la finale latine are : amare, aimer. La seconde en oir reproduit la finale ere (le 1er e est un e long), habere (1er e long), avoir, dolere (1er e long), douloir, et, par changement d'accent, recipere (1er e long) au lieu de recipere (avec un 1er e bref), recevoir (l'ancienne forme correcte était reçoivre). La troisième en re reproduit la finale latine ere, prendere (avec un 1er e bref), prendre. La quatrième en ir reproduit la finale latine ire (avec un i long), audire (i long), ouir, mentiri (1er i long), mentir, partire (i long), partir ; mais elle tient aussi la place de la finale escere dans florescere, fleurir ; ce qui établit une très grande différence dans la conjugaison ; car la plupart des verbes qui appartiennent à la finale ire sont dits irréguliers, mais ils ne font pas autre chose que se conjuguer d'après l'accent latin, méntior, je ments, pártior, je pars, etc. ; ceux qui appartiennent à la finale escere, soit réellement comme fleurir, soit par assimilation fautive comme finir, sont dits réguliers, mais ils ne font non plus que se conjuguer d'après l'accent latin qui, naturellement, est placé d'autre façon : florésco, je fleuris, gemísco, je gémis, etc. Les grammairiens français, faute de faire attention à l'accent latin, n'ont pas conçu la distinction de ces deux finales ou conjugaisons, et ont dit réguliers les verbes de la seconde catégorie et irréguliers les verbes de la première.XVIe s.• Le gouster est fait à la langue bien disposée, par le benefice du nerf venant de la troisiesme et quatriesme conjugation des nerfs du cerveau, PARÉ Introd. 9.• Des nerfs de la 3e et 4e conjugaison, ID. I, 14.• Des sept conjugaisons, paires ou couples de nerfs du cerveau, ainsi appelés pour ce qu'ils sont tousjours deux à deux, PARÉ III, 8.• La conjugaison est divisée vulgairement en quatre especes par les terminaisons du present infini, RAMUS dans LIVET, Gramm. au XVIe siècle, p. 206.Provenç. conjugatio, conjugazo ; espagn. conjugacion ; ital. conjugazione ; du latin conjugationem, de conjugare (voy. conjuguer).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.