- agneau
- (a-gnô), s. m. AGNELLE (a-gnè-l'), s. f.1° Petit d'une brebis. L'agneau et l'agnelle.2° Viande de boucherie, chair d'un agneau. Cet agneau est fort tendre. Côtelette d'agneau.3° Agneau pascal, l'agneau que les Juifs mangeaient à la fête de Pâques.4° Fig.• Le lion rugissant est un agneau paisible, RAC. Esth. II, 9.• Faibles agneaux livrés à des loups furieux, P. FISCHER ib. I, 5.• Et lions au combat, ils meurent en agneaux, CORN. Poly. IV, 6.Être doux comme un agneau, être d'une humeur, d'une nature fort douce.• Il est doux comme un agneau en particulier, MONTESQ. Lett. pers. 48.• Avec Destin seul, il était doux comme un agneau, SCARR. Rom. com. ch. v..5° En langage mystique, l'agneau sans tache, l'agneau qui efface les péchés du monde, Jésus-Christ.6° En termes de blason, symbole de la douceur et de la franchise. Agneau pascal, celui qui est peint tenant une banderole.XIIe s.• [Ils sont] Et simple comme aignel, et fier comme liepart, Sax. XXIX.XIIIe s.• Dehors semblans aigniaus pitables, Dedens sommes leus ravissables, la Rose, 1192.• Ou [au] mantiau n'ot pas penne vaire, Mès moult viés et de poure afaire, D'agniaus noirs, velus et pesans, SCARR. 215.• Sept signaulx y a en ung livre Que Dieu qui siet ou trosne livre à l'aignel qui sept cornes a Et sept yeulx...., J. DE MEUNG Tr. 123.XVIe s.• L'aigneau qui plus en son parc lui plaisoit, MAROT II, 218.Bourguig. ainille ; picard, aignieu ; Berry, aigneau, igneau ; wallon, ognai ; Namur, agnia ; provenç. agnel, anhel ; ital. agnello ; d'agnellus, diminutif d'agnus, agneau ; dans l'anc. lat. arnus. L'ancien français déclinait ce mot : nominatif li agnaus, régime le agnel ; pluriel li agnel, régime les agnaus. Ménage dit : " Tous les Parisiens généralement prononcent anneau, au lieu d'agneau : un quartier d'anneau, qui est une prononciation très vicieuse à cause de l'équivoque ; et cependant, ces messieurs étant les maîtres du langage, il faut parler comme eux. " La prononciation véritable a repris le dessus sur celle que Paris avait au XVIIe siècle ; il est possible que cette prononciation qui supprime le g ait d'anciennes racines ; car il y avait dans la haute antiquité française, en certains lieux du moins, tendance à atténuer les consonnes ; et dans le bourguignon, comme on a vu, le g est supprimé aussi.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREAGNEAU. Ajoutez :7° Couche de sel formant la base d'une gerbe, Enquête sur les sels, 1868, t. II, p. 509.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.