- cheviller
- cheviller 1.(che-vi-llé, ll mouillées, et nor che-vi-yé) v. a.1° Assembler avec des chevilles. Cheviller une porte.2° Fig. Cheviller des vers, y faire entrer des mots inutiles.• Ce beau nom de machine ronde, Que nos flasques auteurs, en chevillant leurs vers, Donnaient à l'aventure à ce plat univers, VOLT. Ép. XXXIX..Absolument.• Mais ce n'est rien auprès des versificateurs ; Le dernier des humains est celui qui cheville, A. DE MUSSET Après une lecture..3° Tordre la soie pour qu'elle se décolle.XIIIe s.• Mairien kivilliet, TAILLIAR Recueil, p. 482.• Les eschieles sont faites grans et bien chevillites, H. DE VALENC. XXXV.• Il est cheüz enz el broion [piége], Qui chevilliez fu el roion, Renart, 12726.• Planches bien chevillées, JOINV. 266.XIVe s.• Ceste roys [ce rets] est quevillée en telle maniere qu'elle est plus longue que large, Modus, f° CXXX, verso.XVIe s.• Il y en a [des sorciers] qui empeschent que l'homme n'a rendu son urine, ce qu'ils appellent cheviller, PARÉ XIX, 32.Cheville ; provenç. cavillar ; portug. cavilhar.————————cheviller 2.(che-vi-llé, ll mouillées) s. m.La partie d'un instrument à cordes où les chevilles sont fixées.Cheville.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRECHEVILLER. Ajoutez : - REM. Bien avant A. de Musset, Malherbe a employé cheviller au sens de faire entrer des chevilles, des mots inutiles dans les vers : Quelle subtile distinction peut-il alléguer entre le sort et le destin ? les poëtes n'y en font point, s'ils ne veulent cheviller, Lexique, éd. L. Lalanne.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.