- carême-prenant
- (ka-rê-me-pre-nan) s. m.1° Les trois jours gras avant le mercredi des cendres, et particulièrement le mardi.• On dirait qu'il est céans carême-prenant tous les jours, MOL. B. gent. III, 3.• Je vous trouve heureuse d'être délivrée de carême-prenant [des farces des jours gras], SÉV. 411.Tout est de carême-prenant, se dit en parlant de certaines libertés qui se prennent pendant les jours gras.• Au milieu de tant d'honnêtetés tout est de carême-prenant, SÉV. 157.2° Personne masquée pendant ces jours gras ; et figurément, toute personne ridiculement vêtue.• Au secours, au secours, votre fille on l'emporte, Des carêmes-prenants lui font passer la porte, REGNARD le Bal, sc. 18.• Vous voulez donner votre fille à un carême-prenant, MOL. B. Gent. V, 7.PROVERBE Il faut faire carême-prenant avec sa femme et Pâques avec son curé.Au pluriel des carêmes-prenants, et non des carême-prenant. Le sens de la locution est non pas qui prend, qui commence carême, mais carême qui prend, qui commence.XIIe s.• De ci qu'à une feste quarem-pernant, Gér. de Ross. p. 363.XIIIe s.• La vegile de quaresme pernant [je] vi une merveille que je vous veull raconter, JOINV. 236.• Ceste emprise fu atirée à passer le jour de quaresme prenant, JOINV. 224.• Et s'a [au pays de Cocagne] en l'an quatre vendenges, Quatre tozsainz, quatre noex [noëls], Et quatre chandeliers anuex [annuels], Et quatre quaresmiaux prenans, BARBAZAN Fabl. éd. MÉON, t. IV, p. 178.XVe s.• Messire Pierre de Craon avoit en voyé dès le caresmeprenant, à Paris, audit chastel, de ses varlets qui le servoient pour son corps, FROISS. III, IV, 28.XVIe s.• En lieu d'amaigrir pour le jeune de caresme, elle estoit plus belle et plus fraische qu'à caresme-prenant, MARGUER. Nouv. XXXV.Carême, et prenant (voy. prendre).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.