- boisseau
- (boi-sô) s. m.1° Ancienne mesure de capacité pour les matières sèches, valant 13 litres, 01, ou 13 litres plus un centième réduits à 12 litres 50, c'est-à-dire au demi-quart de l'hectolitre, lorsqu'on voulut ramener les anciennes mesures aux mesures métriques. Vendre, mesurer au boisseau.Ce que cette mesure contient. Un boisseau de blé, de sel.Fig. Il ne faut pas mettre la lampe, le chandelier, la lumière, etc. sous le boisseau, il ne faut pas cacher la vérité aux hommes.• Cette lumière qui était sous le boisseau éclaire présentement tout le monde, SÉV. 306.• Dieu ne vous a pas mise sous le boisseau, mais sur le chandelier, FÉN. XVIII, 817.2° Trou conique d'une cannelle, qui reçoit la clef.Cylindre creux qui fait partie du moulin destiné à la préparation du tan.Chacun des cylindres dont se compose un tuyau de latrines ou de poêle.Petit pot de terre sans fond à l'usage du fabricant de pipes.XIIIe s.• Li meunier de grant Pont pueent prendre de chascun sestier de blé ou de aucun autre grain mandre [moindre], un boissiel, mès plus n'en pueent il pas prendre se il n'est bestens [temps contraire], Liv. des mét. 48.• Sauniers ne saunieres qui vendent sel à mines ou à buissiaus, à fenestres ou à estal, doivent chascun an trois sols de hauban, ib. 297.• Trop l'i a fet dolereus merc, Parmi la plume del aubert Fist de sanc saillir plein boisel, Par le champ en cort le ruisel, Ren. 30017.• Après a fait un boissel prendre.... Qu'il empruntout itel mesure, RAYNOUARD bossel..XVe s.• Il luy paroissoit homme à n'avoir pas toujours eu les pieds dans un boisseau, Mém. s. Du G. ch. 27.Berry, bossiau ; boisteau, dans quelques provinces, d'après Du Cange ; angl. bushel ; bas-lat. bustellus, bussellus, bissellus. Il y a deux étymologies pour ce mot : celle de du Cange est le bas-latin buza ou buta, cuve, tonneau (voy. botte 3), en vieux français, boise, d'où un diminutif boissel, boucel, en provençal, bossel, en italien, botticello. Celle de Diez est le bas-latin bustia, en français boiste (voy. boîte), en provençal, bostia ; d'où un diminutif bustellus, boisteau, et aussi boisseau ; d'autant plus admissible qu'on trouve, dans le provençal, boissa à côté de bostia. Cette dernière étymologie s'appuie sur le t des formes bustellus et boisteau, lequel t n'aurait point de raison d'être si le mot venait de buza ou boise. Au reste le boissel venant de buza paraît s'appliquer aux liquides (voy. dans l'historique l'exemple tiré du roman du Renart), tandis que le boissel venant de boiste s'applique aux grains.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.