- trois
- (troî ; l's se lie : troî-z hommes ; au XVIe siècle, Bèze dit que les Parisiens prononcent à tort troas ou tras ; <
adj. num. 1° Nombre composé de deux et de un.• Que voulez-vous qu'il fît contre trois ? - Qu'il mourût, CORN. Hor. III, 6.• J'avoue, et je l'ai dit, que ce premier acte de religion par lequel nous confessons que trois ne font qu'un, est le plus grand effort de la foi, BOURDAL. Myst. Trinité, t. I, p. 491.• Je ne suis pas trois jours en santé, et je n'ai point de mal qui dure trois jours ; ainsi on ne sait jamais l'état où je suis, MAINTENON Lett au duc de Noail. t. v, p. 51, dans POUGENS.• On peut trouver encor quelque femme fidèle ; Sans doute, et dans Paris, si je sais bien compter, Il en est jusqu'à trois que je pourrais citer, BOILEAU Sat. X..• On peut parier 13477 contre 700, ou 19 17/79 contre 1, qu'un enfant de trois ans vivra un an de plus, BUFF. Prob. de la vie, Oeuv. t. x, p. 264.• Il [le P. Charlevoix] dit que les nègres de Guinée ont l'esprit extrêmement borné.... qu'on en voit qui ne peuvent jamais compter au delà de trois, BUFF. Hist. nat. hom. Oeuv. t. v, p. 145.Terme d'arithmétique. Règle de trois, règle par laquelle, ayant trois termes connus qui peuvent entrer en proportion, on détermine un quatrième terme inconnu.Familièrement. Les trois quarts du temps, le plus ordinairement, le plus souvent.Familièrement. Et de trois, et trois, pour la troisième fois.• Et trois : Quand nous serons à dix, nous ferons une croix, MOL. l'Ét. I, 11.2° Troisième. Page trois. Chapitre trois. Henri trois. On écrit plus ordinairement Henri III.3° S. m. Le nombre trois.• Trois et deux font cinq, et cinq font dix, et dix font vingt, MOL. Mal. imag. I, 1.• Ils étaient trois Cabires (voy. add et CORRECT) car nous avons déjà observé que, dans l'antiquité, tout se faisait par trois, VOLT. Dict. phil. Samothrace..On dit de même : le nombre trois.• Platon, qui, dans ses méditations métaphysiques, a fondé sur le nombre trois la perfection divine et la génération humaine, BAILLY Atlantide, p. 46.4° Le chiffre qui marque trois. Je pose trois. Le chiffre trois [3]. Marqué d'un trois. Deux trois.On dit de même : le numéro trois.5° Le trois du mois, le troisième jour du mois. Nous sommes au trois d'avril.6° Au jeu de cartes. Le trois de carreau, de pique, etc., la carte marquée de trois carreaux, de trois piques, etc.Au jeu de dés, un trois, la face du dé marquée de trois points.7° Intérêt à trois pour cent, intérêt qui produit trois francs pour cent francs. Placer son argent à trois pour cent.Le trois pour cent, rente inscrite au grand-livre et rapportant trois francs pour cent francs. Ce dernier nombre est purement nominal ; la confiance ou la méfiance du public le fait constamment varier ; il est aujourd'hui à 54 ou 55.8° Terme de musique. Mesure à trois-huit, à trois-quatre, sortes de mesures à trois temps.9° Terme de blason. Se dit pour indiquer l'ordre dans lequel sont rangées six pièces semblables. Trois en chef sur une ligne, deux au milieu de l'écu, et une en pointe.XIe s.• En treis jurns, Ch. de Rol. LXVI.XIIIe s.• Bien savez que tous trois de servage [je] jetai, Berte, VII.• Li troi serjant l'enmainent droit après l'ajourner, ib. XVII.XVe s.• Tant plus regarde, moins y voy, Et plus y voy, moins y congnois ; Le monde va de deux en trois, Sans savoir comment ne pourquoy, CH. D'ORL. Rond..XVIe s.• Secret de trois, secret de tous, COTGRAVE .Wallon, treu ; bressan, tray ; provenç. trei au nominatif, tres au régime ; espagn. tres ; ital. tre ; du lat. tres ; russe, tri ; irland. et bas-bret. tri ; allem. drey ; angl. three, sanscr. tri.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRETROIS. Ajoutez : - REM. Dans un langage familier, si rapide que l'écriture peut à peine le suivre, Mme de Sévigné a dit : C'est la trois ou quatrième fois que..., 25 mai 1689. Maintenant cela se dit couramment.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.