- blessure
- (blè-su-r') s. f.1° Plaie faite par un instrument tranchant ou contondant. Il mourut de ses blessures.• Il lui fait dans le flanc une large blessure, RAC. Phèd. V, 6.2° Fig. Atteinte morale.• ....Il est des blessures Dont un coeur généreux peut rarement guérir ; La cicatrice en reste...., VOLT. Tanc. V, 3.3° Rouvrir une blessure, en séparer les lèvres déjà agglutinées.Au figuré, rouvrir la blessure, renouveler les douleurs morales.• Vos regards vont rouvrir mes blessures, RAC. Andr. II, 2.• Il va percer mon coeur et rouvrir ma blessure, VOLT. Alz. III, 3.BLESSURE, PLAIE. La blessure est une lésion qui vient par une cause extérieure, par un coup, par une contusion ; la plaie est plus générale et peut venir même par des causes intérieures. Un ulcère est une plaie et n'est pas une blessure. Un chirurgien, qui ouvre un abcès, qui enlève une tumeur, fait une plaie et non pas une blessure.XIIIe s.• En tel cas ma bleceure me doit escuser, BEAUMANOIR LXIX, 19.• Qui sane [guérit] les atriblez et lie les bleceures, Psautier, f° 176.XIVe s.• Et comment que li fers tranchans En soit, devers les fins amans Si n'est mie li cops mortels ; Ainsois le tesmoigne pour tel Que nulz n'en voit la blesseüre, MACHAULT p. 23.Blesser. Au XIIIe et au XIVe s., blesseure était de quatre syllabes ; et au XVIe, où l'on écrivait encore blesseure, Bèze remarque que ceux qui parlent bien disent blessure.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREBLESSURE. - HIST. Ajoutez : XIIe s.• Car plaie ne sursaneüre [cicatrice] N'out el cors, ne ne blesceüre, WACE St Nicholas, V. 1112.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.