- tortue
- (tor-tue) s. f.1° Animal amphibie à quatre pieds, qui marche fort lentement, et dont le corps est couvert d'un têt, d'une écaille (famille de la classe des reptiles). Tortue de mer. Tortue de terre. Soupe à la tortue. Écaille de tortue.• Il laisse la tortue Aller son train de sénateur ; Elle part, elle s'évertue : Elle se hâte avec lenteur, LA FONT. Fabl. VI, 10.• Nos gens y prirent une tortue du poids environ de deux cents livres, BOUGAINV. Voy. t. II, p. 251.Pas de tortue, marche très lente.À pas de tortue, en tortue, comme une tortue, très lentement.• Faire les doux yeux sans parler, C'est faire l'amour en tortue, RÉGNIER Amour. tr..• Quand mes lettres vont comme des tortues par la tranquille voie du messager, SÉV. 3 avr. 1675.• Il partit le plus tard qu'il put et marcha à pas de tortue, SAINT-SIMON 109, 169.• Voyez où en sont Cyrus et Aronce au commencement du premier tome [du roman de Cyrus, par Mlle de Scudéry] ; cependant ces héros, avec leurs pas de tortue, ne laissent pas d'arriver au douzième, FONTEN. Lett. gal. 8.• Le mal a des ailes, et le bien va à pas de tortue, VOLT. Lett. 'SGravesande, 1736.2° Espèce d'abri ou de toit que les Romains formaient en tenant leurs boucliers réunis au-dessus de leurs têtes, pour se couvrir en approchant du pied de la muraille d'une ville assiégée.• Ayant mis leurs boucliers sur leurs têtes, ils s'avancèrent ainsi en tortue, sans que ni les traits ni les tuiles pussent leur nuire en aucune façon, ROLLIN Hist. anc. Oeuv. t. VIII, p. 317.Machine de guerre, montée sur des roues et couverte, à l'abri de laquelle on pouvait s'avancer jusqu'au pied des murailles d'une ville assiégée.3° Ustensile pour la coction de certains mets.Terme de cuisine. Tête de veau en tortue, c'est-à-dire à la financière.4° Constellation qu'on appelle aussi la Lyre.5° Terme de marine. Embarcation qu'on emploie pour traverser un bras de met6° Petite tortue ou vanesse, sorte de papillon.XIIIe s.• D'un home pereceus je dirai : ce est une tortue, BRUN. LATINI Trésor, p. 487.XVIe s.• Testudo, maladie ainsi appelée, à cause que les patiens ont une apostume à la teste, semblable à une tortue, PARÉ Introd. 21.• La tortue, quand elle a mangé de la vipere, MONT. II, 171.Tortu, la bête ayant été ainsi nommée parce qu'elle a les pieds tortus ; provenç. et espagn. tortuga.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.