- songeur
- (son-jeur) s. m.1° Celui qui songe, qui fait des songes.• Jadis certain Mogol vit en songe.... Le même songeur vit en une autre contrée Un hermite entouré de feu, LA FONT. Fabl. XI, 4.• Il est dit dans le chapitre 13 du Deutéronome, que le songeur de songes doit être mis à mort dans certains cas, VOLT. Phil. Bible expl. Gen..• Tous les songeurs ne sont pas endormis, CARACCIOLI Lett. récr. et mor. t. I, p. 119, dans POUGENS.2° Particulièrement, dans le style biblique, celui qui raconte ses songes, en parlant de Joseph, fils de Jacob.• Voici notre songeur qui vient ; allons, tuons-le, et le jetons dans une vieille citerne, ROLLIN Traité des Ét. V, 2e part. II, 1.3° Fig. et familièrement. Homme accoutumé à rêver, à former des projets chimériques.PROVERBE Il est logé chez Guillot le songeur, se dit d'un homme qui a quelque fâcheuse affaire, et qui a sujet d'y penser beaucoup.• Bref, il en est logé chez Guillot le songeur, COURVAL Satires, p. 158, dans POUGENS.• Le gazetier est logé chez Guillot le songeur, GUI PATIN Nouv. lett. t. I, p. 7, dans POUGENS.Adjectivement.• Esprits actifs, quoique songeurs, qui ne peuvent se reposer que sur des vérités solides, ni être heureux que par le beau, JOUBERT Pensées, Titre 7.XVIe s.• À la venue de Panurge, dist Pantagruel : Voyez-ci notre songeur. Ceste parole, dist Epistemon, jadis cousta bon et fut cherement vendue es enfans de Jacob. Adonc, dist Panurge, j'en suis bien chez Guillot le songeur, RAB. III, 14.Songer ; provenç. somniador ; espagn. soñador ; ital. sognatore. Le picard dit songeard pour pensif.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.