- acier
- (a-sié ; l'r ne se lie jamais ; l'acier et le fer, dites : l'asié et le fer) s. m.1° Fer combiné avec le carbone et devenu susceptible d'acquérir par la trempe un grand degré de dureté.2° Par extension, arme blanche, glaive, poignard.• J'ai senti tout à coup un homicide acier Que le traître en mon sein a plongé tout entier, RAC. Ath. II, 5.• Mais l'acier des bourreaux fut plus prompt à trancher...., CORN. Héracl. II, 6.• Cette mère [au siége de Paris] Enfonce, en frémissant, le parricide acier, VOLT. Henr. X..• Mourir noyé ! dit-il, lorsqu'au rivage J'entends le feu, je vois luire l'acier, BÉRANGER Poniatowski..3° Fig.• Ces coeurs d'acier s'obstinent, CORN. Hor. III, 2.• Mon coeur n'est pas fait de l'acier des blancs, CHATEAUB. Natch. II, 318.• Cette roche de foi, cet acier de courage, MALH. I, 3.XIe s.• [Ils] ceignent espées de l'acer vianeis, Rol. 77.XIIe s.• Car onc ne lui rendimes Costume ne peage, fors de nos aciers froids, Sax. 33.• [Il] brandist la hanste, dont bien tranche l'acer, Roncisv. p. 62.• Parmi le cors [il] lui fait le froid acier passer, Berte, III.• Aciers est de la meisme coustume et de la meisme droiture que fer est en foire et hors de foire, Livre des Mét. 320.• Li un portent espiez d'acier ; Li autre arc et sajetes tiegnent, Ren. 16150.XVe s.• Lesquelles clefs il ne trouva pas appareillées ; car elles estoient en un coffret long, tout de fin acier et fermé d'une petite clef d'acier, FROISS. III, IV, 23.• Disoient les fols et les outrageux [de Gand] : Laissons les ouvrer, se Audenarde estoit ores d'acier, si ne pourroit elle durer contre nous, quand nous voudrons, FROISS. II, II, 63.• Qui ne sauroit desnoer tous ses neux, Teste d'acier y fauldroit fort armée, CH. D'ORL. Bal. 97.Provenç. acier, acer, assier ; anc. catal. asser ; espagn. acero ; ital. acciajo ; du bas-latin aciarium, de acies, proprement pointe, d'un radical ac (voy. acide).SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREACIER. Ajoutez :4° Acier fondu, acier naturel ou de cémentation dont on a augmenté l'homogénéité par la fusion.Acier puddlé, acier qui s'obtient par la décarburation de la fonte ; on distingue, parmi les aciers puddlés, l'acier de forge, qui s'obtient en coulant la fonte dans des fourneaux où réagissent l'air et les oxydes formés, et l'acier Bessemer, qu'on prépare en faisant traverser la fonte en fusion par un courant d'air dans des appareils spéciaux.Acier de cémentation, celui qu'on obtient en chauffant le fer au contact du charbon ; on dit qu'un acier de cémentation est à une, deux ou trois marques, quand, après la cémentation, il a été mis en trousses, soudé et corroyé une, deux ou trois fois.Acier ferreux, celui qui conserve des veines de fer après la cémentation.Acier naturel, celui qu'on extrait de minerais spéciaux dans les forges catalanes.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.