- rogation
- (ro-ga-sion ; en vers, de quatre syllabes) s. f.1° Terme d'antiquité romaine. Projet de loi présenté au peuple.• Tiberius Gracchus fit ordonner qu'on les prendrait [les juges] dans l'ordre des chevaliers : changement si considérable, que le tribun se vanta d'avoir, par une seule rogation, coupé les nerfs de l'ordre des sénateurs, MONTESQ. Esp. XI, 18.2° Au plur. Terme de liturgie catholique. Prières publiques et processions pour les biens de la terre, pendant les trois jours qui précèdent l'Ascension (il s'écrit avec une majuscule).• Aujourd'hui ils m'ont donné un si magnifique repas en maigre à cause des Rogations, que le moindre poisson paraissait la signora Balena, SÉV. 429.• J'ai toujours remarqué que les prières des Rogations n'étaient bonnes à rien, quand l'année était mauvaise, VOLT. Lett. Mme de St Julien, 29 mai 1776.PROVERBE Telles Rogations, telles fenaisons.XIIIe s.• Si revendras après la pasque, Le joedi de revoisons, Ren. 13193.• Mult ert la dame en oroisons, Tant com duroient rouvoisons, RUTEB. II, 178.XIVe s.• À la rogasion [demande] du roi de Navare, Chron. de St Denys, t. II, f° 207, dans LACURNE.XVIe s.• Après pasques et les rogations, fy de prestre et d'oignons, COTGRAVE .Poitev. les rouzons ; provenç. rogazo, roazo ; espagn. rogacion ; ital. rogazione ; du lat. rogationem, de rogare, demander, qui, dans l'ancien français, avait donné rover, et qui se rattache au grec, sanscr. rij, s'étendre vers, désirer.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.