- re-
- 1° Particule prépositive qui se met au commencement des mots et marque tantôt répétition, comme : redire, revoir ; tantôt, retour ou action rétroactive, comme : réagir, repousser ; tantôt enfin ne fait que reproduire l'idée du verbe simple, en l'augmentant ou même quelquefois sans valeur bien sensible, comme : reluire, rétrécir.2° On donne familièrement à un verbe quelconque le sens itératif au moyen de cette particule. Avant d'acheter ce vin il l'a goûté et regoûté.3° Souvent un même mot reçoit des significations très différentes, selon qu'il est précédé de re avec l'e muet, ou de ré avec l'e fermé : reformer c'est former de nouveau ; réformer c'est donner une meilleure forme. Repartir c'est répliquer, ou partir pour retourner ; répartir c'est distribuer en plusieurs parts.4° Devant les verbes commençant par a ou é, si cet a ou cet é répond au lat. ad ou ex, l'e de la particule est élidé : r-avaler, r-échauffer. Il en est de même devant le préfixe en : r-enforcer, r-emporter.5° Devant un mot commençant par s, l's est d'ordinaire redoublée, si elle doit conserver le son dur : ressembler, ressentir. Toutefois, en général, on ne double pas l's dans les verbes à signification itérative, lorsque ceux dont ils dérivent sont exprimés dans la même phrase. Ainsi l'on écrit : il a été saigné et resaigné ; il m'a salué et resalué ; cet acteur a été sifflé et resifflé, etc. ; mais l's se prononce dure : re-si-flé. Au contraire, quand les mots ont un rang dans la langue, l's se redouble : ressembler, ou se prononce douce : résister, résumer.Lat. re, qui exprime réduplication et quelquefois retour en arrière ; la forme complète en est red.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.