- pétition
- (pé-ti-sion ; en vers, de quatre syllabes) s. f.1° Demande par écrit à une autorité. Présenter une pétition. La chambre a renvoyé la pétition au ministre.• Il y avait plaisir alors à gouverner : point de pamphlets, point de journaux, point de pétitions pour la charte, P. L. COUR. Lettres au censeur, 9.Dans l'histoire d'Angleterre, pétition des droits, célèbre requête formée par les chefs du parlement de 1628, et adoptée par Charles Ier.Terme de jurisprudence. Pétition d'hérédité, action par laquelle l'héritier légitime ou le légataire universel demande que celui qui détient une portion de l'héritage soit obligé de la délaisser.• Actions en pétition d'hérédité et d'autres droits, Code Nap. art. 137.(La pétition ne s'applique pas seulement à l'hérédité ; c'est un des noms donnés par le droit romain à l'action réelle en général, par opposition aux actions personnelles.)Plus-pétition, voy. ce mot à son rang.2° Terme de logique. Pétition de principe, sophisme qui consiste à supposer comme certain ce qui ne l'est pas et qui a besoin de preuve.• Dans la pétition de principe, on répond en termes différents la même chose que ce qui est en question, DUMARS. Oeuv. t. v, p. 343.3° Ancien terme de géométrie. Demande claire et intelligible dont l'exécution et la pratique ne requièrent aucune démonstration. La géométrie est établie sur les définitions, les axiomes et les pétitions.XIIe s.• Aemplisset li sire tutes les tues [toutes tes] peticiuns, Liber psalm. p. 23.XIIIe s.• Et doivent fere que les peticions as genz soient oïes jostement, Liv. de just. 72.XIVe s.• Par souhait ou par petition de la bouche, Jeu des tables, dans Hist. litt. de la Fr. t. XXV, p. 57.XVIe s.• En matieres de petition de dot, separation de mariez quant aux biens, crimes d'adultere...., P. PITHOU 31.Provenç. peticio ; esp. peticion ; ital. petizione ; du lat. petitionem, de petere, demander, proprement aller vers ; sanscr. pat, aller vers, voler, tomber.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.