- nantir
- (nan-tir) v. a.1° Donner une chose à quelqu'un pour assurance d'une dette. Pour qu'il consente à prêter, il faut le nantir.2° Par extension, pourvoir de, procurer. Je ferai tous mes efforts pour vous nantir de ces papiers qui vous importent.3° Se nantir, v. réfl. Se saisir de quelque bien pour assurance d'une chose due. Il ne perdra rien dans cette affaire, car il s'est nanti.Terme de palais. Se nantir des effets d'une succession, s'en saisir comme y ayant droit.• Nantissez-vous de tout, sans rien mettre au hasard ; Après à votre gré vous ferez votre part, REGNARD Ménechmes, II, 1.• La Feuillade jugea à propos de se nantir, et demanda la clef de son cabinet [de son oncle] et de ses coffres, SAINT-SIMON 37, 171.4° Familièrement, se garnir, se pourvoir. Il s'est nanti d'un bon manteau.Faire des profits, mettre en réserve. Pendant qu'il était en place, il s'est nanti.On dit dans le même sens : Il a perdu sa place, mais il est bien nanti.XIIIe s.• Eles [les lettres] seront nanties en le [la] main du sovrain de tant que eles parolent, et adont li sovrains connistra du paiement de la cuitance ou du respit, BEAUMANOIR XXXV, 6.XVIe s.• Nostre intention est de traitter de la vertu morale.... à sçavoir si la partie de l'ame qui la reçoit, est nantie et ornée de raison qui luy soit propre à elle, ou si elle en emprunte l'usage et la participation d'ailleurs, AMYOT De lavertu morale, I.• Douaires prefix et coustumiers sont preferez à toutes deptes nanties depuis la celebration du mariage et benediction nuptiale, Coust. génér. t. I, p. 476.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.