- mâchoire
- (mâ-choi-r') s. f.1° Pièces osseuses qui supportent les dents des animaux vertébrés. Mâchoire supérieure. Mâchoire inférieure.• Ayant trouvé là une mâchoire d'âne qui était à terre, il la prit et en tua mille hommes, SACI Bib. Jug. XV, 15.• La mâchoire inférieure est la seule qui ait du mouvement chez l'homme et dans tous les animaux, sans en excepter même le crocodile, BUFF. Hist. nat. Homme, Oeuvres, t. IV, p. 274.• Le grand allongement des mâchoires est la principale cause de la différence entre la tête des quadrupèdes et celle de l'homme, BUFF. Quadrup. t. I, p. 43.• Nous avons, au cabinet du roi, des mâchoires de cerf avec leurs dents trouvées dans les carrières de plâtre de Montmartre, près Paris, BUFF. Min. t. II, p. 98, note 2.Familièrement. Jouer des mâchoires, se mettre à manger.• Didon dit benedicite ; Puis on joua de la mâchoire, SCARRON Virg. I.• Le solitaire me voyant si bien jouer des mâchoires, LE SAGE Gil Blas, X, 10.Fig. et familièrement. Avoir la mâchoire pesante, la mâchoire lourde, s'exprimer lourdement et sans grâce.C'est une mâchoire, c'est un homme d'un esprit lourd, sans intelligence, sans capacité.• Le duc d'Orléans, ensorcelé jusque par cette mâchoire de Besons, SAINT-SIMON 445, 210.2° La partie de la face qui enveloppe les mâchoires. Il a une fluxion à la mâchoire.• Belle au poil de couleur d'orange, Mâchoire à recevoir soufflet, Portrait de quelque mauvais ange, SCARR. Poés. div. Oeuv. t. VII, p. 349.3° Chez les insectes, parties de formes très diverses qui servent à diviser les aliments.4° Par analogie, dans plusieurs arts, nom de deux pièces de fer qui, s'éloignant et se rapprochant comme des mâchoires, servent à assujettir un objet, à le tenir ferme et fixe. Les mâchoires d'un étau.5° Mâchoire de poulie, la rainure dans laquelle s'engage la corde.6° La partie du chien du fusil qui porte la pierre, dans les fusils à silex.7° Terme de treillageur. Équerre de fer placée sur le devant du dressoir.8° Terme de marine. Espèce de fourche ou de croissant, arrondi à l'extrémité inférieure de la corne d'artimon, du gui, etc. pour leur permettre de s'arc-bouter sur leurs mâts respectifs.XIVe s.• De la dislocacion de la machouere, LANFRANC f° CIII, verso..XVIe s.• Il [le roitelet] vit des demeurants de ce monstre [le crocodile], qui le receoit familierement en sa bouche, et luy permet de becqueter dans ses machoueres, MONT. II, 196.Mâcher, comme nageoire de nager, et presque tous les noms d'instruments en oir ou oire ; pic. makoire. L'ancienne langue disait plutôt maissele, du latin maxilla.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.