- marine
- (ma-ri-n') s. f.1° Ce qui concerne la navigation sur mer. Il entend bien la marine.• La marine tient à la physique et encore plus essentiellement aux mathématiques ; et il [Valincourt] ne manqua pas d'ajouter aux belles-lettres, qui avaient été sa première passion, ces sciences plus élevées et plus abstraites, FONTEN. Valincourt..• La marine est un art et un grand art ; on a vu quelquefois de bonnes troupes de terre formées en deux ou trois années par des généraux habiles et appliqués ; mais il faut un long temps pour se procurer une marine redoutable, VOLT. Louis XV, 28.2° Le service de mer. Le corps de la marine. Le conseil de marine. Service dans la marine. Les ordonnances de marine.• Ceux de la marine et les Illyriens Se sont avec chaleur joints aux prétoriens, CORN. Oth. V, 2.Officier de marine, officier appartenant à la marine militaire.Soldat de marine, soldat d'une troupe qui embarque dans les vaisseaux de l'État, et qui tient garnison dans les ports militaires ou dans les colonies.3° Marine militaire, ou, simplement, marine, force navale d'un État, le matériel et le personnel du service de mer.• Sa marine serait supérieure à celle de toutes les autres puissances qui, ayant besoin d'employer leurs finances pour la guerre de terre, n'en auraient plus assez pour la guerre de mer, MONTESQ. Esp. XIX, 27.• Ce fonds inépuisable de marine qui fait la ressource de la puissance anglaise, VOLT. Louis XV, 8.4° Marins marchande, réunion des navires de toutes les espèces et des marins non militaires.5° Les bureaux de l'administration de la marine. Employé à la marine.6° Le goût, l'odeur de la mer. Cela sent la marine, a un goût de marine.7° Tableau qui représente des mers, des vaisseaux, des ports, des tempêtes et d'autres sujets marins. Les marines de Vernet.• Homme excellent dans toutes les parties de la peinture ; grand peintre de marine et de paysage, DIDER. Salon de 1767, Oeuv. t. XV, p. 33, dans POUGENS.8° Jeu de la marine, jeu de tableaux représentant les divers objets à l'usage des marins.9° Anciennement, rivage de la mer. La cavalerie ennemie voulut nous poursuivre et s'approcher de la marine ; mais l'officier retranché, ayant fait une décharge sur eux, les obligea de se retirer, Mém. de Forbin, dans JAL.• L'affreuse gent qu'au bout de la marine Le paladin Roger vit en l'île d'Alcine, SARRASIN Dulot vaincu, ch. I.• M. Warnier est arrivé à Tanger hier au matin ; il a été reçu avec les honneurs qui n'ont jamais été rendus, à Tanger, à aucun Européen ; le caïd est venu, à cheval, le recevoir à la marine..., PRINCE DE JOINVILLE Lett. de 1844, dans JAL.XIe s.• Cil tient la terre entresqu' [jusqu'à] Ascaz marine, Ch. de Rol. LXXV.XIIIe s.• Qui l'ont mené à Duveline [Dublin], Une cité sor la marine, Lai de Melion.XVe s.• Onc là endroit ne voulut mettre pied à terre, mais demoura tout ce terme sur la marine, FROISS. I, I, 48.• Au retourner en Angleterre il fut durement grevé et oppressé de la marine ; et s'en emurent ses plaies tellement que il mourut, FROISS. I, I, 202.XVIe s.• Les cigoignes se donnent elles mesmes des clysteres à tout de l'eau de marine, MONT. II, 171.• La mer estoit basse.... un petit canal qu'on ne pouvoit passer sinon aux basses marines, D'AUB. Hist. II, 437.• Là fut pris le capitaine Jean Pierre qui avoit eu et a depuis grand credit à la marine, D'AUB. ib..• Les Atheniens pour lors n'estoient point encore duits à la marine, AMYOT Thésée, 20.• Il y avoit les gens de la montagne, les gens de la plaine et les gens de la marine, AMYOT Solon, 20.Marin ; provenç. espagn. et ital. marina. Le premier sens de marine est, historiquement, plage maritime.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.